mercredi 25 décembre 2013

Les paumes ouvertes avec le cœur dedans

J'avais appris à sécher mes larmes, j'essaie maintenant de les laisser couler quand le brouillard emplit mes pensées. J'ai parlé de mon cœur essoré à une dame le samedi après midi qui me dit et me répète d'être indulgente avec moi même. J'apprends à faire la paix. J'ai serré dans mes bras parce que je n'avais plus les mots, j'ai caressé des cheveux avec tout l'amour du monde pendant une éternité, lissant les bouclettes de ma  petite cousine qui ne fêtera plus jamais un anniversaire avec son père. J'ai cuisiné, plus que de raison, parce que c'est la seule chose que mes mains savent faire pour calmer les pensées qui cavalent. J'ai aimé, je crois, sans crainte, et été aimée en retour. J'ai serré sa main à Bordeaux en nous imaginant aller au CHU à vélo dans un futur qui n'existera probablement pas mais qu'il est doux d'inventer, je l'ai emmené dans un salon de thé à Lyon et j'ai ri de sa tête terrorisée par cet univers totalement inconnu et rooose. J'ai travaillé, comme toujours, comme à chaque fois, mais moins bien que les années précédentes. Et tant pis. J'ai appris que ce n'était pas (plus) une priorité. J'ai été éteinte par une tonne de matins passés au bloc, eu le ventre tordu et le cœur serré, puis j'ai rencontré des chefs qui connaissaient mon prénom le premier jour. J'ai été agrippée par de toutes toutes toutes petites mains, on m'a chuchoté qu'on ne m'oublierai pas, j'ai consolé câliné porté changé examiné et quelqu'un m'a dit merci. J'ai accueilli des amies de la fausse vie et plein d'enfants dans ma maison (et même un Poc encore couvé) et on n'a même pas parlé que de médecine. Je suis allée à l'autre bout du monde et eu le souffle coupé. J'ai mangé une gaufre de liège sur les Champs Élysées parce que ce soir là j'avais besoin de me sentir en vie. J'ai marché vite des kilomètres de couloirs d'hôpital et dit bonjour à tout le monde avec ma blouse, bonjour à personne une fois redevenue civile. J'ai accroché une étoile lumineuse dénichée par P. dans ma chambre et je me suis offert un bracelet d'anniversaire. A nos amours, à ceux qu'on nous a enlevés.

J'ai vingt trois ans, je vais résister & croire aux miracles. 


7 commentaires:

  1. Tu es une si belle personne..je te souhaite tout le bonheur du monde , enfin, le + possible <3 . Encore un joyeux anniversaire :))

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  2. A nos Amours
    Qu'elles durent toujours
    Qu'elles durent toujours quelle plaisanterie
    Elles se terminent à l'infini
    Leur éternité nous poursuit

    Je ne cite pas ma source, tu l'as reconnue.
    J'espère bien te revoir en 2014 ma chère Mathilde et surtout, j'espère que cette année sera plus douce pour toi et les tiens.
    Je t'embrasse bien fort ma jolie 23 ans.

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  3. Non, ce n'est pas (plus?) une priorité. Bonne anniversaire!
    L'admiratrice! ;)

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    1. Je ne devais pas être bien réveillée qd j'ai tapé mon commentaire... :/ Excuse-moi de l'enooorme faute d’orthographe...

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  4. J'ai déjà promis trois fois et trois fois je n'ai pas oublié parce que les petites mains de ma fille se sont agrippées et les miennes aussi d'ailleurs à des infirmières adorables et compétentes, à des sages femmes à l'écoute, à des anesthétistes d'une patience d'ange. Ce n'est pas toujours le cas, loin de là. Mais quand ça arrive, quand une personne n'est pas seulement soignant mais aussi humain, doux, rassurant, c'est tellement fort que jamais on n'oublie. Et on en parle, on reste fidèle, on envoie des petites attentions, on prend des nouvelles etc.

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  5. Et moi, une fois de plus, j'ai vu mon com s'envoler mystérieusement dans le cyber-espace. Il disait en substance 'happy birthday" + "you're beautiful" + tu as bien raison de croire aux miracles que TU vas réaliser. (le tout un peu mieux enrobé!) Bises et bonne année en prime du coup!

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  6. Tu as reçu un poc couvé et tu l'as tenu alors qu'il était minuscule...
    Tu as consolé, écouté, fait rire, rassuré, trouvé les mots...
    Tu as grandi, tu t'es forgée, tu as voyagé, appris à faire confiance / avoir confiance...
    Tu es devenue encore plus toi même et c'est la plus belle des richesses quand on sait qui tu es.
    Love you!

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