lundi 16 septembre 2013

Paris est si petit quand on le regagne à la nage

J'y pense de plus en plus souvent à ce lointain pas si loin où j'aimerais poser mes valises dans deux ans, ce là bas qui accueillerait les balbutiements de ma vie de grande, mon premier logement toute seule en même temps que le commencement de mon presque métier. J'imagine mon appartement, les peintures blanches et le parquet de bois foncé, le mur confetti et les dizaines de coussins sur le canapé, le siège en rotin et les boutons de porte en faïence, avec des fleurs. J'aime toujours autant Paris et je crois que je l'aimerai toujours à la folie, mais l'idée des dunes de sable le samedi et des ballades sur les quais fleuris le dimanche ont eu raison de moi. A chaque nouvelle rencontre je savoure le moment où je peux prononcer mon voeu - espoir - pour l'internat, ce projet un peu fou qui me porte pour encore deux ans dans les couloirs des services où j'ai du mal à trouver ma place. A ma dernière garde les quelques minutes dans un box de pédiatrie ont fait battre mon coeur plus vite. L'impression que tout s'éclaire quand je dois rassurer un enfant sous les yeux du parent qui me fait confiance, parce que ce sont eux les seuls qui me font confiance, et son sourire quand il sait que ça ira, ça ira. 
En ce moment le monde semble piquer un peu plus que d'habitude. La fatigue du nouveau rythme à prendre, mon corps qui une nouvelle fois somatise mes angoisses, mais à un niveau un peu plus élevé - et ça fait mal, les trop rares soirées où je peux m'asseoir sur le canapé dans ses bras pour souffler un peu, et où finalement je m'endors sans un mot à vingt-deux heures, lui me murmurant "je suis là, je suis là".

5 commentaires:

  1. Bonsoir consoeur !

    C'est via P.etsoncoeurquibat que j'ai atterri sur ton blog, et j'en suis ravie car j'y retrouve la même délicatesse et la même façon de si bien manier les mots. Tes textes sont très beaux, vraiment ! Reste comme tu es, l'humanité est à mon sens l'un des plus grands piliers de la médecine.

    Je vais pour ma part m'envoler tout bientôt vers de nouveaux horizons, vers ma "vie de grande" comme tu dis, et j'essaierai de soigner au mieux des gens entre la vie et la mort… Un peu angoissant, mais excitant aussi!

    Plein plein de courage pour les mois à venir, ça vaut le coup, la vue est belle d'en haut, je t'assure !

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    1. Oh, et tu ne racontes pas ta vie de grande quelque part ?

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    2. Non... pas encore, du moins!

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    3. Je fais partie de l'armée de l'ombre...
      Mais j'aime beaucoup venir picorer tes jolis mots, ainsi que ceux de Jaddo, Fluorette, Baptiste et les autres... :)

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  2. De mes années estudiantines, je me souviens de l'incertitude, tantôt angoissante, tantôt grisante, de l'impression d'être en chemin. quelques années (hein? décennies? non, vous plaisantez sans doute!) je regarde avec une sorte de nostalgie bienveillante cet arbres à mille branches au pied duquel je me trouvais. des choix heureux, d'autres moins, qui nous mènent chacun vers une branches, avec de jolies promesses de bourgeons, avec l'envie parfois aussi de sauter sur la branche d'à côté, et de vaincre sa peur du vide, pour voir quelle vue on a depuis la bas.... tu vas voir, c'est un beau voyage!

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