mercredi 14 janvier 2015

On ira voir la mer, on fera tourner des robes à paillettes et on accrochera des guirlandes dans de tout nouveaux salons. Après ce mois de décembre rugueux, douloureux, un peu trop lourd à porter pour mes petites épaules je n'attends pas beaucoup des premiers mois de 2015. On mettra la musique très fort dans la voiture et on roulera jusqu'à ce que mes paupières soient lourdes. A l'horizon la prochaine vie est encore embuée et ces derniers temps il est un peu plus difficile de trouver la force de faire avancer les pages. Je me surprends à regarder la pluie s'écouler sur la vitre de ma chambre bien trop souvent et il faut parfois un courage infini pour rassembler mes pensées sur le travail à abattre, jours après jours, semaines après semaines, interminable. On ouvrira ces livres de pâtisserie qui n'attendent que d'être tachés d'après midi à manger la pâte avant même qu'elle soit cuite, on aura mal au ventre et on s'amusera de notre gourmandise. Il y a eu toute cette douleur depuis mercredi 7, les informations qui arrivaient au goutte à goutte entre deux partiels et nos mots maladroits, choqués, apeurés. Je n'oublierai pas ce soir là, mes deux parents sur le canapé jaune les yeux rivés sur la télévision qui débitait bien trop d'horreurs à la minutes, larmes aux yeux et mains entrelacées. Mes mots vides de sens parce que plus rien ne tournait rond, mais ce besoin qu'on a eu d'en parler encore et encore même si on savait qu'ensuite la peur reviendrai me trouver la nuit. On parlera d'amour, de garçons qui se cherchent, de filles qui s'aiment, jusqu'au petit matin, et on dormira tout le jour sans que ça n'ait la moindre importance puisqu'il n'y aura plus cette chape de plomb sur nos épaules, plus de programme de révision, plus d'annales, plus de cas cliniques. Il faudrait que je pardonne à 2014. Que je vois dans les larmes que j'ai versées autant de moments qui m'ont construite, des petites briques qu'on empile peu à peu pour ne plus se laisser ébranler. Il faudrait que j'enlève les dernières échardes, même si elles semblent si fines qu'on pense devoir vivre avec toute la vie. On filera droit devant, loin.


9 commentaires:

  1. Toujours les mots parfaits et ce talent pour la métaphore. J'aime toujours autant te lire.

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    1. moi j'aimerais te lire plus, lalalaaa ;) (ceci EST un message subliminal)

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  2. Some day we'll be old and think of all the stories that we could have told...

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  3. J'aime tes jolis mots ... Quel plaisir de te lire ...

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  4. Je crois que c'est un des plus beaux textes que tu as écrit ♥

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  5. Merci pour tes mots chez moi, demoiselle, les premiers de la semaine et, je crois bien, les premiers depuis longtemps. Du mouvement, de l'interaction, de la vie, enfin, merci !

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  6. bravo pour ces textes ces émotions, ces mots
    les questions que vous vous posez sur la médecine résonnent pour moi petite docteure de 40 ans
    la juste distance avec l'autre est pour moi celle qui nous rend heureux...
    continuez d'avoir les yeux et le coeur ouvert

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