mardi 14 mai 2013

Au départ au départ c'est toujours le mois de mai

Le bruit de mes ballerines et celui des talons de ma mère sur les pavés d'un trottoir parisien. On va être en retard au concert d'Alex Beaupain parce qu'on est allées boire des bières au lieu de se faufiler dans la queue mais on rigole comme deux copines en courant entre les passants. Elle blague avec le monsieur qui vérifie les billets et je la trouve à l'aise, plus détendue que ce qu'elle montre habituellement. En cherchant notre place dans la salle on se demande si sa blogueuse préférée pourrait être là, et elle y est (!), deux rangs devant le notre. Son sourire quand elle revient s'asseoir près de moi après être allée lui parler, et l'instant où je perçois des paillettes dans ses yeux sont précieux, très. Pendant l'entracte on parle des choses qui nous font peur et je réalise que moi qui d'habitude ne répond que "des-guèpes-et-des-chiens" j'ai plein, plein plein, de peurs. La plupart comment par le prénom d'un garçon et je voudrais les effacer d'un coup de chiffon, quand même, se tordre le ventre et se fendre la tête avec ces interrogations, quand même, ça serait plus simple sans. Guéris toi vite de tes peur, ne deviens pas comme moi malade d'angoisse, elle me dit. 

Dans le bus qui rentrait d'Amsterdam, mon casque blanc sur les oreilles et les yeux rivés sur les immenses champs jaunes qui brillaient sous la pluie, je pense à ce drôle d'âge qui est le mien. On me l'a demandé deux fois durant le week end et j'ai répondu vingt ans, les deux fois. Je suis bloquée là bas, je crois que les chiffres qui s'ajoutent me semblent trop grands. Le syndrôme de Peter Pan, j'ai toujours aimé cette expression, certains jours peut être, et pourtant j'ai l'impression d'avoir plus grandi en un an qu'en toutes les années dont je me souviens (il faut dire que j'ai tendance à oublier les années passées, les souvenirs heureux s'effacent plus vite et c'est souvent mon amie L. qui doit me les raconter à nouveau, en pestant un peu). Je ne sais plus combien j'ai d'hivers derrière moi, mais pour la première fois je crois je n'ai pas peur des prochains. Quand on me demande ce que je veux faire quand je serai grande je connais ma réponse et je n'écoute pas ceux qui disent que c'est difficile/pas pour une fille/incompatible avec une famille. Je verrai bien et ça ira, hein ? 

J'attends patiemment les rayons de soleil, je profite de ces semaines étranges où je ne suis pas submergée par les cours à ingurgiter (je veux dire, j'ai des cours à ingurgiter, mais les excuses pour ne pas le faire gagnent en ce moment), je cuisine des gateaux à la banane et des mousses au chocolat, je vais nager et je redécouvre le plaisir de sentir que mes muscles ont travaillé, je laisse couler les jours entre mes doigts, juste un peu, le temps de profiter. 


11 commentaires:

  1. Je crois qu'en grandissant on se débarrasse de ses peurs, de celles qui empêchent d'avancer. Mais toi, je trouve que tu avances drôlement bien, mini externe.
    Et ta blogueuse préférée, tu m'intrigues?
    Si tu savais comme je suis contente que le concert t'ait enchantée!
    Je t'embrasse

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    1. C'est sa blogueuse préférée à elle, et c'est Caroline de Pensées de Ronde :)

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  2. Mais oui ça ira.
    Et du toutes façons quoique tu choisisses ça sera dur, et pas pour une fille, et incompatible avec une vie de famille si tu écoutes les gens. Sauf si tu décides que c'est possible.

    Continue d'avancer et de briller ;)

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    1. On me l'a encore dit aujourd'hui "tu trouveras jamais de poste". Ouai mais je fais médecine genre QUE pour ce métier là, alors je vais pas vous écouter hein, sinon autant arrêter maintenant... [sont chiants]

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  3. Chouette moment avec ta maman dis donc! et alors, c'est qui sa blogueuse préférée? : )

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    1. Oui, et d'autant plus précieux qu'ils sont rares dans un quotidien où elle est perpetuellement angoissée...
      & c'est Caroline de Pensées de Ronde :)

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  4. Psssst, dis dis dis, elle vient d'où la jolie illustration ?

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    1. D'un très joli livre de recettes "Envies d'enfance, 55 recettes illustrées" de Stéphanie Rigogne Lafranque.

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  5. J'aime lire que tu n'écoutes pas ceux qui tentent de te décourager. Tu y arriveras parce que tu le veux vraiment, et ça c'est sûrement la plus belle arme.

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  6. et dire que je n'ai pas osé me retourner pour voir qui était sa fille, à cette lectrice adorable :-) Je découvre ta plume qui est magnifique, je reviendrai, embrasse ta maman, et rendez-vous au casino de Paris alors :-)

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  7. C'est moi qui ai laissé le commentaire chez Caroline et comme j'ai vu que tu l'avais vu ;-), je trouvais ça plus sympa de venir t'écrire un commentaire ici.
    J'ai découvert récemment ton blog via celui de marjolie maman et j'ai vraiment pris beaucoup de plaisir à le lire depuis le début. Tu as une très jolie écriture.
    N'écoute pas les autres et continue de croire en tes rêves, c'est le seule moyen de leur donner une chance de se réaliser.

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