samedi 20 avril 2013

Double incidence #2

(un autre texte écrit il y a 2 ans. Je crois que j'ai besoin de laisser une trace de la P1 par ici, ces deux années qui m'ont tellement changée)

Il est 6h43, j’arrive devant la fac. Cette fois ci Elle n’est pas là, j’ai réussi à arriver avant. Je savoure ma petite victoire, on se réjouit de peu en P1. Il doit faire 2°, j’ai froid, même avec mes gros pulls de plouc superposés. Je me colle à la porte. Celle de gauche, toujours, j’ai repéré que c’était celle là qui ouvrait le plus souvent en premier, quelques secondes avant l’autre. Du coup Elle sera obligée de se mettre à celle de droite, bien fait.

Elle arrive, on ne se parle pas. Deux filles face l’une à l’autre dans le froid et la nuit, chacune accrochée à sa porte, guettant les nouveaux arrivants.

On est de plus en plus. J’ai dû coincer mon bras dans la poignée pour être sure de ne pas être poussée. Une fois j’ai fait un malaise, du coup maintenant j’amène des compotes, en cas de coup de barre. Heureusement que la porte n’avait pas ouvert quand j’étais par terre la fois du malaise, sinon j’étais écrasée. Je connais une fille qui s’est faite piétiner par son meilleur ami, elle ne pouvait plus marcher, mais au moins il lui avait gardé une place.

Serrée, écrasée, compressée, et la lumière s’allume dans le couloir. Les appariteurs vont arriver. Je sens les msucles de mes jambes se tendre. Je n’ai aucune force, des cernes de 3km, mais je sais que le moment où je vais faire mon sport de la semaine se prépare.

On guette le son des clés, les pas, l’ombre d’un des deux types qui chaque matin se prend une horde d’étudiants fous dans la face, et qui répète mollement à chaque fois « calmez vous, doucement, youhou, doooouuuucement ».

Et il arrive. Il se place à mi chemin entre les portes, laquelle ouvrir en premier, gauche, droite ? Une fois de plus j’ai bien choisi, c’est la gauche, pif paf dans ta face, on se réjouit de peu en P1. Il rentre la clé dans la serrure, l’adrénaline monte, je m’agrippe à la porte, je mets toute mes forces pour ne pas me retrouver du mauvais côté de la vitre, puisque les portes s’ouvrent vers l’extérieur, je pousse, je bouscule, et je rentre. Je cours, avec mes deux sacs qui me battent les jambes et mon endurance de mamie octagénaire, je cours et je monte les escaliers en manquant de tomber. J’arrive tout en haut de l’amphi, je lance mon écharpe, mon sac, mon ordinateur, pour avoir les 3 places à côté de la prise.

J’ai réussi, je m’éffondre. J’ai mes places, il est 7h30. Les filles arriveront pour 8h. Demain je dormirai, ce n’est pas à moi de prendre les places, et mercredi prochain, je serai là à 6h43.

La journée peut commencer.

2 commentaires:

  1. The same, bien sur...
    Mais, a la campagne, c'est un peu mois sport, ça devait être plutôt 7h15... :)

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  2. Aha ! Ça me rappelle des souvenirs !! Je savais pas que ça existait encore... Et le lancer d'écharpes pour réserver tout le banc ! En général les gens ne me croient pas...

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