dimanche 25 novembre 2012

Sous la blouse, les moustaches

Il y a eu ce grand garçon qui tremblait et qu'on ne pouvait pas laisser seul que j'ai essayé de réchauffer en lui frottant les épaules à m'en faire des cloques. Il y a eu cette maman qui me demandait de confirmer les informations que le chef lui donnait, comme si c'était moi qui savait. Il y a eu cette petite fille qui n'a pas voulu ouvrir la bouche de la consultation mais qui m'a dit dit ourvouar en repartant chez elle. Il y a eu ce bébé au front grand ouvert et sa maman qui rigolait alors qu'on le recousait à vif. Il y a eu ce parent qui s'est énervé contre moi et la chef qui est venue me défendre. Il y a eu cette gamine chouineuse qui a arrêté de pleurer contre une compote et un tope-là. Il y a eu la suspicion de maltraitance qui m'a fait dévorer un muffins pour penser à autre chose. Il y a eu ce muffins mangé au milieu des patients adultes à moitié déments et l'envie de vite retourner en pédiatrie. Il y a eu cette phrase "merci pour votre patience". Il y a eu la discussion sur le Canada au milieu d'une consultation pour une otite. Il y a eu les yeux écarquillés lorsque j'ai dit que j'en étais à ma quatorzième heure dans le service. Il y a eu les rires sous kalinox et la main qui sert fort la mienne, quand même. Il y a eu les fou rires avec les infirmières, les chocolats partagés avec l'interne, et la fatigue qui te tombe dessus quand tu fermes la porte des urgences derrière toi. 


2 commentaires:

  1. Ce que tu écris sur les blessures des enfants me glace le sang... Comment peut-on faire du mal à un enfant? Je t'admire, je crois que je serais en pleurs toute la journée de les voir ainsi (je les préfère chiants et en bonne santé ;-))

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  2. J'aurais aimé que ce soit toi, en pédiatrie, le 3 novembre et puis après. Je crois que ç'aurait été moins douloureux.

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