Il y a eu ce grand garçon qui tremblait et qu'on ne pouvait pas laisser seul que j'ai essayé de réchauffer en lui frottant les épaules à m'en faire des cloques. Il y a eu cette maman qui me demandait de confirmer les informations que le chef lui donnait, comme si c'était moi qui savait. Il y a eu cette petite fille qui n'a pas voulu ouvrir la bouche de la consultation mais qui m'a dit dit ourvouar en repartant chez elle. Il y a eu ce bébé au front grand ouvert et sa maman qui rigolait alors qu'on le recousait à vif. Il y a eu ce parent qui s'est énervé contre moi et la chef qui est venue me défendre. Il y a eu cette gamine chouineuse qui a arrêté de pleurer contre une compote et un tope-là. Il y a eu la suspicion de maltraitance qui m'a fait dévorer un muffins pour penser à autre chose. Il y a eu ce muffins mangé au milieu des patients adultes à moitié déments et l'envie de vite retourner en pédiatrie. Il y a eu cette phrase "merci pour votre patience". Il y a eu la discussion sur le Canada au milieu d'une consultation pour une otite. Il y a eu les yeux écarquillés lorsque j'ai dit que j'en étais à ma quatorzième heure dans le service. Il y a eu les rires sous kalinox et la main qui sert fort la mienne, quand même. Il y a eu les fou rires avec les infirmières, les chocolats partagés avec l'interne, et la fatigue qui te tombe dessus quand tu fermes la porte des urgences derrière toi.
Ce que tu écris sur les blessures des enfants me glace le sang... Comment peut-on faire du mal à un enfant? Je t'admire, je crois que je serais en pleurs toute la journée de les voir ainsi (je les préfère chiants et en bonne santé ;-))
RépondreSupprimerJ'aurais aimé que ce soit toi, en pédiatrie, le 3 novembre et puis après. Je crois que ç'aurait été moins douloureux.
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