mardi 9 septembre 2014

Les horizons

C'est pas facile de continuer la route. J'ai l'impression d'avancer à tout petits pas, cahin caha, me tordant bien trop souvent la cheville dans les aspérités de ce quotidien un peu rugueux. J'apprends de nouveau à mettre un pied devant l'autre seule, parce qu'il parait qu'il faut bien avancer, sans autre garde-fou que les mots de celles qui m'entourent et me retiennent lorsque je penche d'un côté ou de l'autre dans ce numéro d'équilibriste impossible. Chaque semaine il y a ces quatre heures où je croise ta silhouette dont je ne regarde plus que le dos pour que tu ne puisses pas remarquer les larmes qui parfois perlent malgré tous mes efforts & mes mains qui tremblent. Nos vies qui battent si proches l'une de l'autre quand tout le monde se parle autour de nous et que nos deux fantômes restent silencieux, tout à leur concentration de s'ignorer. Surtout ne pas laisser échapper un seul éclat qui rappellerait qu'il y a quelques semaines encore on racontait tout ébouriffés de notre folle course en voiture nos jolies vacances (que je croyais) passées ensemble. Le visage froid et méprisant que je t'oppose en espérant pouvoir t'atteindre une dernière fois, attaquer un peu ton cœur de glace. Répondre invariablement à tout ce qui m'agace, me titille, blesse ou fatigue que dans 8 mois 3/4 c'est fini. J'ai l'impression que tout recommencera à ce moment là seulement et je ne peux m'empêcher de prévoir déjà les symboles qu'il faudra associer à cet été de la prochaine vie. Mais promis, même si c'est la destination qui est belle je ne me laisserai pas gâcher le voyage. Aussi difficiles, sombres et piquants qu'ils seront, j'essaierai de ne pas oublier que chaque matin peut apporter son lot de sourires.