samedi 30 juin 2012

Mais si la vie est terrible, les journées, peuvent être, si belles

Ils entrent dans la pièce et la remplissent de leur sourire. Leurs petites main, leurs yeux attentifs qui te regardent, toi, avec ta blouse blanche. Ils n'ont pas peur, ils ont vu bien pire. Ils explorent, fouillent le coffre à jouets, suivent de leur doigt potelé les contours des dessins au mur, escaladent la table d'examen. Ils sont passés si près de la mort, mais sont là, devant toi, tellement heureux, positifs, vivants. Ils ne râlent pas. Ils n'acceptent pas leur maladie, non, qui le pourrait, mais ils se battent fort, ils la veulent, leur vie d'enfant. Parce qu'ils sont forts, ils ne se posent pas de question, ils foncent. Pas un seul ne s'est plaint. Certains ont enduré des douleurs que nous ne connnaitront jamais, ils ont été séparés de leurs parents tout petits, ils sont chauves, ne peuvent pas aller à l'école, passent bien trop de temps dans leur chambre d'hôpital, et putain, ils sont heureux.
Ils entrent dans la pièce et te remplissent de leur sourire.

Petite M qui pose des questions que seulement des grands, très grands, ne devraient avoir à se poser. Et te regarde avec ses yeux immenses lui expliquer les opérations qui l'attendent pour être "normale" quand elle sera grande. Petit B, fier, qui annonce en te faisant un bisou que "la boule finie". Petite J qui me fais des sourires, derrière sa frange de cheveux à peine repoussée. Petit  A qui est fier de me montrer ses cicatrices, là, partout sur son ventre.

Mais quelle leçon de vie ! Quand je sors de consultation & j'ai passé quelques heures avec ces enfants, je sens mon coeur regonflé de toute leur force, de leur rage de vivre. Ils sont si petits, si petits, et ont tellement à nous montrer.

 

lundi 25 juin 2012

"I love your smile"

Aujourd'hui j'ai souri...

Le soleil qui réchauffe le coeur à travers la vitre. La vitre que je passe ma journée à regarder, en pensant, à avant, à après, à ce qui arrive, à ce dont je me sens capable. C'est fou comme rêver en regardant un écran d'ordinateur est impossible, alors que dès que je lève le nez et que je regarde les échaffaudages qui forment mon horizon mon esprit s'envole. 


Mes happy-shoes. 

Et le vernis, toujours, qui me donne le sourire dès que j'apperçois mes mains. Parce que ça a été un réel combat pour pouvoir enfin quitter mes petits rogatons d'ongles dégoutants, et que je ne me restreins du coup jamais en achats-verniesques. Et que si j'ai réussi, c'est grâce à celui qui est parti. Mais que je ne reprendrai pas, non non, même sans lui. 

***

et dans mes oreilles, Charlie Winston



& voilà

C'est fini. Pour de vrai. Pour toute la vie (non, ça je refuse d'y croire, ça viendra, peut être, un jour, promis). Je ne me perdrai plus dans son sourire, sa fossette. Je ne tiendrai plus sa main dans la mienne, fort, pour ne pas qu'elle s'échappe. Je n'essaierai plus de trouver tous les petits indices qui montrent, que mais-siii, il m'aime, ou c'est sur qu'il s'en fout, selon les jours. Une page se tourne. Et je garde précieusement en moi ces 16 mois comme une petite boule de coton toute chaude. J'ai l'impression d'avoir eu une jolie chance de passer ces jours avec lui, que c'est normal qu'on m'ait enlevé ça, parce que c'était "trop beau", même si tellement imparfait.


♫ Radiohead - Let down ♫♫

jeudi 21 juin 2012

On oublie qu'il fait noir

Besoin de couleurs, de nouveautés, d'été, de tshirt corail à rayure, de me faire plaisir et de me sentir jolie. Pour quelques instants retrouver le sourire, l'impression de contrôler ce qui se passe, d'être la chef de ma vie. Se dire que je vais bien, en fait, que je peux le faire, oui, je peux. 


Et puis finir le Starbucks, regarder autour de soi le train, et les couples, et penser à cette main qui n'est plus dans la mienne. L'imaginer dans le reflet. Compter les jours avant celui où j'aurais du partir en vacances avec lui, voir la mer.


Penser à toutes les choses que j'aimerais lui raconter. 


Et acheter ce pantalon à fleurs, que je sais, il détesterait, parce que non, il n'est plus là (pour l'instant?) et que je dois vivre, avancer, continuer (et que moi il me met de bonne humeur ce pantalon, et que les gens me dévisagent quand je le porte, c'est drôle).  

"Et le coeur infini, on oublie qu'il fait fait noir, et là enfin, on rit"
(Saez)

dimanche 17 juin 2012

Une éclaircie


Mettre une robe-à-fleurs-qui-tourne & en changer pour un pantalon fleuri. Manger au soleil & sortir le barbecue. (re)Découvrir un quartier merveilleux & se sentir loin, loin, de Paris. Profiter de ses copines & être une vraie de vraie fille. Faire du shopping compulsif & craquer pour un sac, juste parfait pour ce demi été. Boire du thé glacé au soleil et dévorer les gateaux préférés. Vider son compte & remplir des paquets. Aimer ces nouveaux résultats roses-rouges & sourire de ses proches qui s'exclament à chaque victoire. Regarder le soleil & s'en remplir pour les jours de pluie. Marcher, encore et encore, & regarder ses ongles de pieds vernis qui sont, enfin, de sortie.
Se voir rire & se rendre compte que ça faisait longtemps, trop. Se dire que oui, on peut y arriver. Et qu'il faut vite écrire ça pour les prochains jours sombres.

mercredi 13 juin 2012

Play #2


Dis-moi qui sont ces gens
Qui se montrent indécents
Qui s'embrassent en public
Moi je suis seul au monde
Je n'ai pas de Joconde
Pour faire les romantiques

Dis quelle est cette ville
Aux éternelles idylles
J'ai oublié son nom
En connais-tu la route
Et le prix que ça coûte
D'aimer à perdre raison

Dis-moi qui sont ces gens
Qui promènent en semant
La grâce derrière eux
Rendant plus beau le monde
Qui emportent à la tombe
Leur amour avec eux

  Moi je n'ai que mes mains
Pour abriter chagrin
Quand eux ils ont la lune

Dis-moi qui sont ces gens
Qui rient comme des enfants
Qui se donnent la réplique
Celle des Roméo, des Tristan, des Rimbaud
 
Dis qui sont ces bourreaux
Qui me tuent sans un mot
De leurs yeux magnifiques

Dis moi qui sont ces gens - Saez 
 

Ose, vis

Tous les matins, tous les soirs, je passe devant deux Starbucks. Le premier je ne le vois même pas, trop pressée, le deuxième entraine toujours un pincement de coeur, un noeud dans le ventre. Parce que j'adore Starbucks, j'aime le goûter, observer la jolie vitrine, prendre le temps de choisir, se réjouir en imaginant le goût que je ne retrouver nul part ailleurs, passer un bon moment avec quelqu'un d'aimé, être ensemble. Et c'est là que ça coince. Parce que je suis toute seule. Devant les deux Starbucks, le long du chemin RER-stage & stage-RER je marche, seule, vite, pour me retrouver dans mon cocon de chambre où personne ne me verra seule. Je n'ai jamais, jamais de toute la vie, osé prendre un goûter seule en dehors de chez moi. Parce que le goûter doit être partagé, parce que c'est un moment convivial, entouré, amical & amoureux, chaleureux.



Et puis tout à l'heure, j'ai osé. Je suis entrée, timide, coincée. J'ai observé la vitrine, pensé que j'allais prendre un habituel muffin-double-chocolat, parce que je prends toujours ça, parce que changer deux choses tout d'un coup ça faisait beaucoup, j'ai vu le carrot cake, et allez, arrête de te restreindre, arrête d'être étriquée dans tes habitudes, fais, ose, vis.


Il était même pas bon, mais c'est une victoire, toute petite, certes, mais quand même. 

mardi 12 juin 2012

Et Paris qui pleure

Croiser les gens pressés, ceux qui lancent leur sac dans tes jambes, qui flanchent. Sortir du métro encombré. Il est trop tôt et déjà je marche vite, pour ne pas écouter ma pensée, pour me concentrer sur la musique qui me coupe de l'extérieur, à fond dans mon casque. Je croise des couples et je détourne les yeux, des grosbeaufs qui m'apostrophent, des mendiants, des gens qui se font des bisous, des librairies médicales, des groupes d'amis qui prennent un café et je détourne les yeux. Je fonce, vite, traverser, regarder par terre pour éviter les obstacles, un coup d'oeil à ma montre, j'accélère encore. J'ai trop chaud avec mon manteau, je l'ouvre et je grelotte, il fait gris, il bruime, on est le 12 juin. J'ai envie de m'arrêter, faire demi tour, retourner dans mon lit au chaud, avec un-film-un-chocolat-chaud-un-doudou.
Et puis, là, au détour d'une rue, je me retrouve devant Paris. Paris gris, Paris sous la pluie, mais ce grand Paris, celui qui me donne l'impression que tout est possible. Paris, Paris joli même à travers les larmes.


Play #1

Gotye - Somebody I used to know 
Forcément hein...

Birdy - Skinny Love

Loreen - Euphoria
Oui, j'ai un peu honte, mais au début elle me donnait la pèche...maintenant elle me maintient juste dans un état de mélancolie mollassone.

Sia & David Guetta - Titanium
La chanson qui restera toujours la sienne & qui a le pouvoir de me faire chialer à-chaque-fois


... et aussi Emilie Simon, bien sur.

"We were dancers in the rain and it still remains, If my words are not that clear, I know my heart is understanding, every little kiss of you, Just a sunny day in Paris please give it back to me, I don't need to be romantic I just have to be me, My lover is gone but I'm not on my own, With all these little kisses of you"



dimanche 10 juin 2012

On dirait que ça serait bien

4 jours de vacances. On avait prévu de partir tous les deux. A la place j'ai...


Pleuré dans le train qu'on aurait pris à deux, 
mais bu la meilleure, meilleure chose du monde


Serré dans mes bras le tout petit garçon le plus chou-trognon-drôle du monde.
Celui qui rigole quand tu lui chatouille les oreilles.
Et fais le plein de calins et de bisous sur ses grosses joues fraiches ♥ 



Acheté des vernis,
cherché nimporte quoi avec une ancre, mon obsession du moment (mais rien trouvé).


Pris un énorme goûter-doudou devant un film, sous la couette.
Ce que j'aurais aimé faire à deux. 

& aussi

été à la piscine qui a fermé devant mon nez, 
préparé un début de petit paquet-réconfort pour quelqu'un de bien, vraiment bien,
sortie jusqu'à pas d'heure pour reculer le moment angoissant du couché.

Je devrais y être, dans ses bras

Je voudrais enfouir ma tête dans son cou, renifler son odeur, sentir ses cheveux doux me caresser le visage, et me sentir, bien, apaisée, à ma place. Je voudrais qu'il m'attrape la main dans la rue comme il le faisait, et que je ressente cette petite fierté que ça soit ma main à moi qui soit dans la sienne. Je voudrais voir les étincelles dans ses yeux, sa tâche de rousseur près du nez, sa bouche s'étendre pour sourire, son petit-cul-parfait. Je voudrais sentir son parfum, l'odeur qui me tord le ventre quand je la sens dans le métro, sur un autre garçon. Je voudrais qu'il me serre contre lui et qu'il me dise qu'il s'est trompé, que je lui ai trop manqué, qu'on ne se sépare plus. Qu'il m'appelle par mon surnom, qu'on rigole à table, qu'il se moque de moi, que je le chatouille.


"Now you're just somebody that I used to know"

Allez, danse

L'embrasser sous la pluie. Sourire à un bébé dans la rue. Boire un chocolat chaud sous la couette. Se coucher au petit matin. Mettre des couleurs sur ses ongles. Avoir des papillons dans le ventre. Recevoir un calin. Chanter à tue tête et danser devant le miroir. Rire à s'en assoir par terre. Aller voir la mer. Dire je t'aime. Pleurer de bonheur. Ouvrir un colis et envoyer une lettre. Être fière. S'allonger dans l'herbe. Cueillir des framboises. Manger de la pâte à cookies pas cuite. Faire une bataille d'eau. Le chatouiller. Se souvenir des belles choses.

Créer un nouveau, énième, blog, un soir pluvieux de juin.