tag:blogger.com,1999:blog-61669202123393475122024-03-21T01:58:40.689-07:00Combien tu brilles ☁Combien tu brilleshttp://www.blogger.com/profile/02766989750381204139noreply@blogger.comBlogger102125tag:blogger.com,1999:blog-6166920212339347512.post-39658360924255008622017-04-30T15:32:00.000-07:002017-05-01T00:41:08.049-07:00<div style="text-align: justify;">
Peut être parce que c'est un drôle de soir, un des seuls passé seule dans ce nouveau quotidien, une veille de déménagement, un au revoir de plus, des changements qui bouleversent excitent font battre le cœur un peu plus vite et de manière bien désordonnée. Il y a une bougie qui brûle, celle de l'hiver dernier retrouvée, Barbara qui chante doucement, bien sur, et le grand lit-radeau blanc. Ça, ça ne changera jamais. Je suis passée par ici, et j'ai relu, vos mots et les miens, l'immense brouillard sombre duquel je suis sortie, je crois et puis non je suis sure. Je les vois au loin derrière, ces mois de lutte pour être juste moi, debout, chaque matin, pour réussir à se lever puis réussir à s'endormir, et je me rends compte combien j'allais mal, bordel. Comme un caillou sur la plage, malmené par les marées, emporté au large, poli et usé, qui finalement est un jour ramassé et reposé un peu plus loin. </div>
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Aujourd'hui j'ai appris à me préserver de la méchanceté, le mépris, la dureté que j'avais adoptés (choisis ?) comme compagnons depuis des années. J'ai accepté de ne plus me faire du mal, de ne m'entourer que de doux, même si c'est renoncer à des bases solides sur lesquelles je croyais me construire. Et finalement, c'est si bien vous savez, des matins souriants sans angoisse sourde sur ce qui m'attend dans la journée. C'est si bien de travailler sans pleurer en cachette, si bien de ne pas se faire gronder par la personne qui partage nos nuits, si bien d'imposer ses choix, de savoir ce qui est le mieux pour soi et de le décider chaque jour, même si ça change souvent, et alors. Oh, j'ai encore des peurs, j'en suis pétrie, mais je sais maintenant comment avancer, j'ai compris un peu. </div>
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Demain je quitte cet appartement dans lequel je me niche depuis dix huit mois. Encore un commencement. </div>
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Je voulais dire merci, pour ces cinq ans de présence à mes côtés</div>
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Pour les petits mots, les merveilleuses attentions</div>
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Je crois qu'une page se tourne, </div>
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C'était bien,</div>
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m e r c i </div>
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& de la joie</div>
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<a href="https://www.youtube.com/watch?v=AyUp1rnv7rY" target="_blank">♥</a></div>
Combien tu brilleshttp://www.blogger.com/profile/02766989750381204139noreply@blogger.com7tag:blogger.com,1999:blog-6166920212339347512.post-2146337391447405082016-12-25T07:36:00.000-08:002017-01-22T07:37:10.361-08:00vingt six <div style="text-align: justify;">
Peut-être que j'aurai moins d'appréhension à ajouter un hiver à mon âge si je garde de ces vingt-cinq ans quelque chose de chaud, posé dans un coin. Les jolies choses de ces douze mois pendant lesquels j'ai pourtant (on a, je crois) morflé méchamment. Alors je veux me souvenir, </div>
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* de la rencontre avec cet enfant de quatre ans et demi qui a illuminé mon été, ses petites phrases appliquées et son rire contagieux, son sourire quand il est venu me chercher dans mon nouveau service, les cœurs dessinés sur ma main et celui accroché dans mon salon. </div>
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* de ce voyage d'été seule, dix jours en tête à tête avec moi même à pleurer ce qu'il fallait pour continuer à avancer, à regarder trois fois par jour les billets retour mais sans jamais craquer. Je ne sais pas si je serai capable de reprendre un billet pour cette île là, je ne crois pas, mais je lui dois beaucoup.</div>
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* de ces deux amies qui à elles seules valident le choix de cette ville, de nos soirées à pleurer (encore) manger rire et boire un peu, ensemble </div>
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* de ces trois mots encrés sur mes côtes, de leur évidence</div>
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A 26 ans je voudrais apprendre à laisser la peur de côté, enlever mon manteau de chagrin et avancer plus légère. </div>
Combien tu brilleshttp://www.blogger.com/profile/02766989750381204139noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6166920212339347512.post-81161912800747244772016-10-26T10:36:00.004-07:002016-10-26T12:47:20.872-07:00Il y a une fille qui penche<div style="text-align: justify;">
A ma droite la guirlande qui fait un peu noël et m'autorise à compter les jours avant celui où on se retrouvera ici tous les quatre, juste en dessous de la grande étoile lumineuse, la première installée. Un plaid sur les jambes, celui qui m'accompagne depuis les premiers jours de D4 et qui a essuyé tant de morve et de larmes que je ne pourrai jamais l'échanger, un thé brûlant au pain d'épice que ma co interne m'a offert, un matin de l'été où ça n'allait pas du tout et Agnel Obel en boucle depuis ce précieux moment chez E.. C'est mon dernier jour de vacances avant l'année deux mille dix sept et je ne sais pas bien quoi faire de moi même. Evidemment qu'il y a la salle de sport, les courses, l'article à rédiger, mais tout semble demander tant d'efforts, être si au-dessus des forces dont je dispose, là. La tristesse, en s'effaçant peu à peu, a laissé un champ de bataille en friche sur lequel les envies les idées l'énergie ne poussent pas (encore ?). Je n'ai plus mal, puisque je ne sens plus rien, sauf une fatigue immense. Les yeux grands ouverts dans le noir je négocie chaque nuit entre le repos et l'envie de laisser de côté les petits comprimés magiques. Cryoconservation, a dit quelqu'un. J'attends le dégel. </div>
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Avec C. on parle des heures durant de ce stage qui nous a illuminées et des enfants qu'on connait toutes les deux, comme si c'étaient des petits potes, comme si ils faisaient partie du quotidien maintenant et qu'on allait continuer à se donner des nouvelles, se croiser tous les jeudis pour le pansement et le mardi pour la prise de sang. Mais non, on part ils restent, et ne se souviendront surement pas de cette flopée d'interne, eux qui en voient bien trop pendant leur long séjour à l'hôpital. En attendant, on monte des plans pour accueillir les futurs venus, on se filme en train de danser dans les couloirs, on prend des photos la bouche pleine de bonbons, et ils font la moue, un peu, quand je dis que la semaine prochaine je ne serai plus là. Si vous saviez les rires, si vous saviez les mots d'adultes dans leur bouche, la simplicité avec laquelle ils parlent de ces trucs violents que la maladie leur impose, si vous saviez les courses dans le couloir sur les pieds à perf ou les petits camions en plastoc ou nos épaules, si vous saviez la fierté dans ses yeux quand il m'a offert une boite de chocolats et son sourire à elle quand je lui ai montré où j'avais accroché son dessin, si vous saviez comme on est heureux quand celle qui hurlait il y a quelques semaines nous saute au cou et fait le tour du service pour dire bonjour à tout le monde. Il y a eu des journées d'une violence atroce, des soirs où je rentrais hébétée de ce à quoi j'avais assisté, des pleurs que je n'ai raconté à personne parce que voilà, comme m'a dit quelqu'un, tout le monde n'a pas envie de savoir que ça existe. Mais c'est pas ça qui gagne, comme il dirait. Je voudrais les remercier, tous, pour les six mois de joie.<br />
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Combien tu brilleshttp://www.blogger.com/profile/02766989750381204139noreply@blogger.com4tag:blogger.com,1999:blog-6166920212339347512.post-12030247884315687492016-09-10T05:33:00.003-07:002016-09-11T07:55:45.037-07:00la nuit putain je n'oublie presque rien <div style="text-align: justify;">
Un an ici. On avait marché sous le soleil, timides arrivés dans cette ville qu'il me faudrait apprivoiser, mais ses pas dans les miens je me sentais capable de conquérir le monde. On avait visité des appartements biscornus, mal fichus, et puis la dame de l'agence avait dit, au fait, j'en ai un autre à vous montrer si vous voulez bien, et on avait eu le coup de foudre, boum, pour la cheminée et le grand miroir dans la chambre, pour le salon immense et baigné de lumière, pour les travaux qu'on y ferait ensemble, pour les murs qui n'attendaient que les petites choses accumulées avec soin depuis des mois. Avant de rentrer à Paris on avait bu une grande bière à la terrasse de ce bar devant lequel je passe chaque matin chaque soir, et j'y pense toujours, un an après, à cette joie qui nous habitait. À l'excitation à l'idée de ce qui arrivait. On avait repeint en blanc, aménagé la chambre, posé une plante sur le faux parquet et dîné des pâtes et des smoothie dans le grand lit qui sentait encore le poivre, un soir de septembre, le premier ici. Un automne pour s'installer. On avait découvert ce bistrot au bout de ma rue qui aura été le fil rouge de ma première année, et qui va fermer ses portes dans les jours à venir. Notre burger inscrit à la carte, et tous les gens de passage qu'on aura emmené le gouter. La veille du tout premier jour à l'hôpital l'angoisse et la boule au ventre comme si j'avais eu six ans et que c'était la rentrée. Et puis l'hiver trop sombre, la violence des premiers mois seule, et les soirées que je passais hagarde sur le canapé du salon sans savoir quoi faire de moi même. Nos week end de retrouvailles et les chocolats chauds pour reprendre du courage avant de rentrer le dimanche soir, les larmes dans la noir de l'autoroute, les heures au téléphone à raconter chacune des histoires de patient que je croisais et qui m'épataient encore. La difficulté à s'intégrer au travail quand la torpeur m'envahissait et que je peinais à être juste là. La découverte pas à pas de C. et son amitié précieuse qui a permis tant de soirées gaies au milieu du brouillard. Et puis un jour, changer de stage, grandir d'un semestre, réchauffer l'engourdissement, se retrouver soi. Il y a eu ce printemps si joyeux, la vie l'envie qui revenaient en moi, le sourire qui se dessinait quand mon réveil sonnait, l'impression d'appartenir à quelque chose, et tout cet accomplissement que j'essayais de partager. La gratitude pour ce quotidien - presque - parfaitement à mon goût à mes souhaits, avec juste un peu plus de lui ça aurait été mieux, mais j'étais si heureuse. Et si vous saviez comme c'est précieux, d'être sure aujourd'hui que j'ai été consciente de cette chance quand je la touchais du bout des doigts. Les quelques après midi à la plage, la découverte du marché, les soirées en terrasse, l'impression d'enfin délier mes bras et jambes dans cette ville que je commençais à faire mienne. Toujours nos retrouvailles, un peu plus compliquées, certes, mais son sourire au réveil et nos mains serrées qui valaient tous les week end du monde à travailler, pour profiter encore plus du goût de ceux ensemble. Et puis un jour, comme ça, comme de rien, les litres de larmes et d'eau salé. Les vacances qui ressemblent à une drôle d'épreuve au lieu du repos attendu, les journées seule à ruminer les souvenirs qui reviennent par flash la nuit le jour, le poids qui écrase les épaules, en attendant le moment où. Les matins sans pouvoir se lever, la douleur sourde, et l'épuisante incompréhension. L'été invincible mais l'impression de ne jamais avoir eu tant de tristesse en moi. Et puis les premiers matins sans flancher, la douleur comme un petit caillou au fond du bide, qui se fait oublier parfois, pas encore assez souvent.</div>
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Un an ici, un an à moi, toute seule, un an que je ne sais plus dormir, un an un peu piquant, un an où j'ai grandi comme en dix. Un an parfois un peu lourd à porter, quand on doit s'agenouiller toute la journée pour faire rire des enfants.<br />
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Combien tu brilleshttp://www.blogger.com/profile/02766989750381204139noreply@blogger.com6tag:blogger.com,1999:blog-6166920212339347512.post-20822444184080910752016-05-26T10:22:00.004-07:002016-05-26T12:32:02.528-07:00<div style="text-align: justify;">
Il y a un an. Je fais tourner dans ma poche la sucette rapportée de Belle Ile par les parents de N., parfum citron, que je n'arrive pas à manger, tandis que ma mère conduit dans les embouteillages parisiens. J'ai choisi une tenue dans laquelle je me sens moi, blouse liberty et collier nuage, mais je crois que je me suis perdue depuis longtemps. On a mesuré nos cernes avec une règle Marine et moi, un soir où il fallait bien trouver matière à en rire, de nos journée pyjama-chignon sale passées à faire des annales qu'on finit pas connaitre par cœur sans y comprendre plus rien. J'ai pris une énorme valise alors que ça ne dure que trois jours, mon père me trouve bizarre, ma mère me dit que j'ai bien raison. Arrivées à l'Ibis sordide du nord de Paris on déballe un appareil à croque monsieur et des bières, pour faire genre, tout va bien mais oui tout va bien, et on mange assises sur le grand lit elle et moi. Il y a les gens de la fac que je n'aime pas dehors, et surtout il y a <i>celui d'avant</i> qui a réussi, même aujourd'hui, a apporter encore un peu d'angoisse et de douleur en récupérant les clés de la chambre que je lui avais réservée du temps où on aurait du venir ensemble. Ces nuits là je n'ai pas dormi, je n'ai pas pleuré, mais j'ai enchaîné les crises d'angoisse (avec la définition qui défile dans le cerveau) (ce qui n'arrange rien, avouons le) et les textos à E. pour essayer de me calmer. Au matin je suis allée jouer mes prochaines années dans un hangar au dessus duquel il y avait une course de moto (oui oui), j'ai vomi sur le papier tout ce que je pouvais pour essayer de mériter pédiatrie-Paris, pis finalement j'ai pas réussi. Parmi les deux options fallait choisir et j'ai du faire un compromis. J'aime pas les compromis. J'ai été fâchée, très, puis j'ai été triste, longtemps. Il y a plusieurs mois un chef m'a fait chialer au beau milieu du service en me cuisinant sur l'ECN. C'est pas complètement accepté, mais on s'apprivoise, l'échec et moi, et depuis quelques semaines la cohabitation se fait plus facile. Il y a bien sûr les heures à la mer volées aux week-end d'astreinte, les cookies qui cuisent de nouveau dans ma cuisine et les soirées burgers avec les amies parisiennes qui viennent dormir parfois, l’apaisement que je gagne peu à peu en apprenant à dire non, et puis surtout il y a le changement de stage. Je n'ai plus besoin de me cacher dans les toilettes pour chialer le mépris des chefs, je passe beaucoup plus de temps à l'hôpital mais j'y reviens chaque matin le sourire aux lèvres parce que j'ai l'impression d'avoir été utile, quand j'arrive à faire bien, on me le dit. Et puis je dors de nouveau la nuit (et ça, ...). Je sors du tunnel de ce premier semestre en réalisant que tout ce qui me plaisait dans la médecine ne m'a pas complètement désertée, finalement, et que ce truc noir qui m'envahissait se limite désormais aux staff auxquels je dois assister dans l'ancien service. </div>
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A la moi d'il y a un an, eh, arrête de râler contre ceux qui te disent que tout le monde est heureux de ce qu'il a <i>finalement</i>, t'es rentrée dans le cliché. </div>
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Combien tu brilleshttp://www.blogger.com/profile/02766989750381204139noreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-6166920212339347512.post-27097311172020594902016-01-31T14:19:00.000-08:002016-01-31T23:03:12.682-08:00A ceux que le silence rend fou<div style="text-align: justify;">
Le dimanche soir est encore un peu plus douloureux quand il commence par deux heures de voiture sous la pluie, le long de cet autoroute qui m'éloigne de chez moi. Sur le chemin je croise l'hôpital où j'avais passé les trois mois les plus chouettes de mon externat, et ça me semble être il y a un million d'années. Je le salue, eh merci pour ces jolis moments, et je me souviens que le ciel y était rose le matin, comme ici. Ce <i>chez moi </i>à géométrie variable, qui semble toujours être là où je ne suis pas. Ce <i>chez moi</i> que je ne sais plus bien définir, oscille furieusement entre l'appartement que j'essaie d'habiter et la maison où il n'y a plus d'affaire mais bien tous mes souvenirs. Merde, j'ai laissé mon mascara chez moi (à l'appartement) / ce week-end je rentre chez moi (à la maison) / on se retrouve ce soir chez toi ? (et là, je ne sais plus). Sémantique compliquée de l'entre deux rives. </div>
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Un autre dimanche on est allées à la mer avec ma copine-d'ici. Dans la voiture elle avait choisi le CD de Céline Dion et j'ai pensé que j'avais drôlement de chance d'être tombée sur elle (en plus du fait qu'elle m'apporte des cornichons pour égayer mes nuits de garde) (ce qui fait d'elle une personne vraiment précieuse). Au bout de la plage il y avait un coucher de soleil comme on n'en avait jamais vu, un de ceux qu'on voudrait montrer à tous ceux qu'on aime pour leur dire, eh t'as vu ? si une chose si belle existe alors ça va, forcément, ça va !, et on faisait mille photos loupées avec nos téléphones qui rendaient tout bleu ou tout orange, quand on vieux monsieur à vélo est passé et nous a dit "Profitez en bien, ça fait un mois qu'on n'a pas vu cette lumière !". Et puis, comme il l'avait prédit, on a conduit le retour sous des trombes de pluie. </div>
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Un soir où il était là, j'ai profité de sa main dans la mienne pour trouver une nouvelle fois le cran de rendre indélébile cette rancœur subtile que je voudrais transformer en force. Juste au bout de mes doigts il y a cette petite barre qui veut dire <i>free as a bird</i>, comme on l'avait décidé il y a un an et demi. Cette fois ci s'est faite sans douleur, j'ai décidé de le prendre comme un signe. Tout passe. </div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi5s8NvRypyS9zxVgtfMvSvwTEx0wEEmYS98zFiPawfJHDthWaqwAYVcG7OWB7B5laT6dooZ6BYhy0-I4bxtpBOcrdH7J7dKiiIktlL8XD1qiS_rJAI6bxg3B1XIR6hWesUMwav6AIV5S24/s1600/Capture.PNG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="397" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi5s8NvRypyS9zxVgtfMvSvwTEx0wEEmYS98zFiPawfJHDthWaqwAYVcG7OWB7B5laT6dooZ6BYhy0-I4bxtpBOcrdH7J7dKiiIktlL8XD1qiS_rJAI6bxg3B1XIR6hWesUMwav6AIV5S24/s400/Capture.PNG" width="400" /></a></div>
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Combien tu brilleshttp://www.blogger.com/profile/02766989750381204139noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6166920212339347512.post-53512649793579971462015-12-20T13:42:00.000-08:002015-12-21T11:04:27.922-08:00Du plus loin que me revienne <div style="text-align: justify;">
J'ai relu les textes que j'avais écrit pour mes vingt-<a href="http://lespissenliits.blogspot.fr/2012/12/allez-viens-on-senvole.html" target="_blank">deux</a>, vingt-<a href="http://lespissenliits.blogspot.fr/2013/12/les-paumes-ouvertes-avec-le-cur-dedans.html" target="_blank">trois</a>, vingt-<a href="http://lespissenliits.blogspot.fr/2014/12/des-ahuris-des-ebahis-qui-guettent-les.html" target="_blank">quatre </a>ans, parce que les mots se faisaient discrets, après le silence de ces dernières semaines. J'ai eu envie de me serrer fort, fort à m'en laisser des traces, en réalisant toute cette peur qui m'habitait il y a trois ans, et qui s'est distillée peu à peu, jusqu'à aujourd'hui, mes vingt-cinq ans. La peur de l'impermanence qui m'étouffait, les larmes qui accompagnaient chacune de mes nuits, une fois la lumière éteinte et son souffle ralenti. La douleur sourde qui m'épuisait, au creux du ventre, au coin du cœur, que tout change et s'effondre, que je dérape glisse me noie. Il y eu un <a href="http://lespissenliits.blogspot.fr/2014/06/260614.html" target="_blank">moment </a>de ma vie où chaque soir je hurlais en silence mon angoisse, les joues dévastées par les larmes, et le relire me fait réaliser combien tout ça a aujourd'hui disparu. </div>
<div style="text-align: justify;">
Je vous écris depuis mon lit-radeau, première porte à gauche de mon appartement, devant le mur confetti et à droite de la cheminée hors d'usage mais si jolie. Je vous écris de cette ville que j'ai choisie en septembre, apprivoisée depuis et qui connait chaque matin un peu plus mes pas, sans que pour autant je puisse dire que c'est chez moi. Elle sent le pain grillé et le ciel y est rose un jour sur deux, c'est un bon début. Je vous écris et mes yeux se ferment d'avoir passé la nuit à l'hôpital. Mes yeux sans larmes. Il y a des bougies dans toutes les pièces et quand on passe la porte d'entrée ça sent les huiles essentielles de lavande à cause du flacon que j'ai renversé il y a plusieurs semaines. Je mets tout le temps la même couette blanche, et le matin je reste bien trop longtemps dessous à observer un coin ou l'autre de la pièce où j'ai disposé des photos et les mots doux de mes copines. Je crois que recevoir des courriers dans ma minuscule boîte aux lettres est la chose qui me rend le plus joyeuse ici.</div>
<div style="text-align: justify;">
C'est un drôle d'automne que je passe, en tête à tête avec moi même. Décembre est arrivé avec la date anniversaire à laquelle je m'étais promis d'ancrer sur ma peau le tatouage auquel je pense depuis deux ans, et finalement j'ai repoussé. Je me cuisine des purées de courge et de marrons un jour sur deux en écoutant Barbara, je teste une multitude de restaurants de burgers, et j'invite même mes co-internes dans mon préféré - malgré mon inquiétude à l'idée qu'ils critiquent - et bien sur ils sont conquis. <i>Il </i>vient me voir quand on peut, et cahin-caha on se construit un amour à petite distance. Je tiens un journal des jolies choses qu'il lit en semi-cachette quand je prends ma douche, et j'entends son sourire quand j'y parle de lui. </div>
<div style="text-align: justify;">
Parfois j'oublie que ce que je fais chaque jour à l'hôpital est le métier que je rêvais tellement d'apprendre lorsque j'étais externe, et combien chaque petite parcelle de pédiatrie me redonnait de la force pendant les gardes. Pas facile de s'émerveiller des petits patients quand il faut aller vite, vider les box, désengorger les urgences, ne pas remplir trop les lits des étages, gérer le déchoc, et essayer de ne pas zapper l'empathie malgré tout. Heureusement que les adultes malpolis et grincheux qui se trompent de côté me ramènent à la réalité, et alors je prends conscience de la chance de pouvoir ne faire que <i>ça,</i> que des enfants entre mes mains. </div>
<div style="text-align: justify;">
J'ai vingt cinq ans dans quelques jours. Est ce qu'il existe une liste de choses à avoir accomplies à vingt-cinq ans, sous peine d'avoir manqué un étape ? J'avance un jour après l'autre, et je réalise que j'ai peut être un peu laissé de côté le sensationnel et la folie dans cette petite vie que je me construis ici. J'essaie de bien faire et de me tenir droite. Je n'ai plus (trop) peur. Je marche moins vite. J'ai vacillé mais je ne regrette pas les choix que j'ai fait, je crois. En 2015 je n'ai laissé personne me dire que j'étais ridicule de chanter/danser/rire fort ou mettre du rouge à lèvre. J'ai d'ailleurs fait toutes ces choses. </div>
<div style="text-align: justify;">
On va se retrouver à Paris avec ceux qui pourront être là, on mangera le gâteau que je demande chaque année depuis la troisième, et on fera la blague sur l'originalité du choix du menu. Il y aura un sapin parce que ma mère sait combien j'adore ça, et surement des pancakes au matin de noël. </div>
<div style="text-align: justify;">
J'ai vingt-cinq ans, et ça va.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
J'espère que vous aussi, vous allez bien. </div>
<div style="text-align: justify;">
Que 2016 vous soit douce. </div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
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</div>
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<div>
<br /></div>
Combien tu brilleshttp://www.blogger.com/profile/02766989750381204139noreply@blogger.com5tag:blogger.com,1999:blog-6166920212339347512.post-69300261219528089962015-09-14T03:16:00.002-07:002015-09-14T12:17:20.370-07:00<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgE9DZ8LGh8G1dXdsYiKqvU44T8lMm8su_ET5UoeISjFui0p-BsFPqLV65A-PnNwJpW8oWUNVExdie_L0mg0IyoPQ9I_GjJYmDsztAHrVbGCXvAc03AHSh_tTXnGVYe4S6-MzJ4y63P4yE7/s1600/zfz.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="383" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgE9DZ8LGh8G1dXdsYiKqvU44T8lMm8su_ET5UoeISjFui0p-BsFPqLV65A-PnNwJpW8oWUNVExdie_L0mg0IyoPQ9I_GjJYmDsztAHrVbGCXvAc03AHSh_tTXnGVYe4S6-MzJ4y63P4yE7/s400/zfz.JPG" width="400" /></a></div>
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<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">
Un midi de septembre 2015. </div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">
Dans une main mon petit pot de confettis et de paillettes, dans l'autre sa main à lui. On ne tremble pas, on prend même le temps de mettre la musique qui m'a fait sourire tout l'été et qui a accompagné les 5000 kilomètres de route des vacances. Ce n'est plus un choix difficile, c'est devenu une évidence avec les deux mois écoulés depuis les résultats, les nuits à réfléchir et les petits matins à en débattre. En dépit de l'éloignement. Malgré les nouveaux sacrifices que médecine me demande. Même si c'est prendre la route vers un peu plus de difficultés. Je me suis faite à ces villes que je ne savais pas placer sur une carte avant d'être forcée à les y chercher. J'ai regardé des photos sur internet, cherché quelques adresses où prendre des goûters, vérifié qu'il y avait bien un monoprix (ha, oui oui) - tout ce qui pouvait me rassurer un peu sur cet inconnu pas si lointain. Quand c'est à mon tour et que l'écran clignote de ces mots <i>irrévocable non répudiable non contestable</i> on rit un peu et on dit top là, je clique. </div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">
Un midi de septembre j'ai choisit de faire de la pédiatrie chaque jour de ma vie. </div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
<br />Combien tu brilleshttp://www.blogger.com/profile/02766989750381204139noreply@blogger.com7tag:blogger.com,1999:blog-6166920212339347512.post-33500587640310541792015-08-03T08:11:00.002-07:002015-08-03T08:24:28.408-07:00La division du rêve<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
La douleur, d’abord, quand je vois le chiffre apparaître
devant mes yeux. La douleur sourde qui part du ventre et s’étend de haut en
bas, jusqu’au bout des orteils, et l’impression que tout (me) brûle. Non, non,
c’est pas possible, je murmure, évidemment, et évidemment que si, c’est bien
mon nom, là, à côté de ce chiffre là, ce chiffre bien trop bas, ce chiffre que
je n’avais même pas imaginé, ce chiffre qui va m’accompagner pendant les
prochaines années, et qui pourtant ne représente rien du tout du travail
accompli. Classement de merde. Se lever engourdie, descendre quelques marches et dire à voix basse <i>j’ai raté</i> à ma mère, ne pas lui laisser le temps des paroles
réconfortantes, remonter en courant me prostrer dans ma chambre et laisser
arriver la colère. L’évidence qui s’impose comme un mécanisme de survie – tant
pis je ferai médecine générale à Paris - je ne quitte rien, je ne renonce pas,
je me réoriente juste, c’est pas grave, c’est pas grave. Comme dans du coton
faire semblant de fêter ça, fêter quoi ?, boire du champagne et manger des
sushis, lire la tristesse dans les yeux de mon amoureux et détourner le regard,
faire comme si ça avait des avantages de se louper, en rire même. Si vous
saviez comme j’aurais voulu les rendre fiers. <o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
Et puis le lendemain, laisser la vague revenir (ou se la
prendre en pleine gueule). Le silence de ceux qui devraient être là, les mots
maladroits de ceux qu’on n’attendait pas, les reproches – déjà -, alors passer
la journée à grignoter de la patacookies pas cuite, hagarde, la radio en bande
son couverte par la chouinerie. Se répéter en boucle <i>tout ça pour ça </i>et jurer formellement de ne jamais plus encourager
personne à travailler avec acharnement puisque ça ne sert à <i>rien</i>. Réaliser que mon idéal de
petite-vie-parfaite n’aura pas lieu, qu’il va falloir réinventer, réfléchir,
faire autrement. C’est pas grave, ou peut être que si quand même. <o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
Et puis une semaine après, entendre des mots qui d’un coup
font pencher la balance. Oui, du jour au lendemain. Si je le veux je peux
partir dans une autre ville, si petite et pluvieuse soit-elle, faire la
spécialité dont je rêve depuis que j’ai commencé médecine. Si je le décide je
passerai mes journées à faire quelque chose que j’aime – et mes nuits à chialer
d’être seule et loin. Celui qui bouscule l’ordre établi ne parle pas de la
province – si chouette - ni de « ton rêve » - « tu vas pas
l’abandonner quand même ! », mais de place qu’on décide de laisser au
travail dans la vie. Il n’y a pas de <i>à
tout prix</i>, il y a seulement celui qu’on décide de donner à chaque chose. Et dans mon tableau de plus et de moins, le mot pédiatrie est écrit en police 30 et il semblerait qu'il compense tous les abandons auquel il est associé. <o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
Et puis un mois après la douleur s’est un peu estompée – pas
la colère. Je conchie ce système de classement mais j’ai décidé de ne pas
accepter les tant pis. Je ne peux toujours pas mener ma vie comme je le
souhaitais mais je choisis de lui faire un pied de nez et de m’adapter à ce
qu’elle me laisse comme porte de sortie. Eh, je vais pas me laisser faire, t'entends ? <o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhEI3zDOr3tMQciBHjerSU54R26j41Xrx4vALIyfocK9UlwE7O6lIjoXvKlfeIPmw2p53CkHhuBlKaXrMAoq2sDE_NPF3P98hvZfX0glRrjOsy1VoibxTyAZ6Oy_STekJ3n9eg4rIAndAIg/s1600/IMG_0044.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhEI3zDOr3tMQciBHjerSU54R26j41Xrx4vALIyfocK9UlwE7O6lIjoXvKlfeIPmw2p53CkHhuBlKaXrMAoq2sDE_NPF3P98hvZfX0glRrjOsy1VoibxTyAZ6Oy_STekJ3n9eg4rIAndAIg/s640/IMG_0044.JPG" width="640" /></a></div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgmJiP5IKoybOO_IZ8eMtUpBTnsNPIhsiJY2zbXS6KJ80_hYZIfg-MQkHnda4S5-qyuYBlrQdoVeD5TS94EMLi_NHrVZO21AbsyJN3NZ7e4mnlvoQI0Ti6kc0_SNfwE3SyxN30FRouz7EIL/s1600/IMG_1674.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgmJiP5IKoybOO_IZ8eMtUpBTnsNPIhsiJY2zbXS6KJ80_hYZIfg-MQkHnda4S5-qyuYBlrQdoVeD5TS94EMLi_NHrVZO21AbsyJN3NZ7e4mnlvoQI0Ti6kc0_SNfwE3SyxN30FRouz7EIL/s640/IMG_1674.JPG" width="640" /></a></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
Ps : promettez-moi d’empêcher vos enfants de faire
médecine – à tout prix cette fois ;)<o:p></o:p></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
Pps : si vous vivez dans une ville de province petite
et pluvieuse n’y voyez là aucune insulte, et parlez-moi donc des salons de thé
charmants qu’on y trouve <o:p></o:p><br />
<br />
<div class="MsoNormal">
<o:p></o:p></div>
</div>
Combien tu brilleshttp://www.blogger.com/profile/02766989750381204139noreply@blogger.com22tag:blogger.com,1999:blog-6166920212339347512.post-32452379642247340372015-06-28T22:30:00.002-07:002015-06-29T10:11:46.236-07:00<div class="PlainText">
<div style="text-align: justify;">
Plage du Moulleau, un an après, deux ans après, trois ans après. Tu es venue respirer, prendre ton shoot annuel, faire et défaire ton pèlerinage aussi. L'été dernier tu écrivais sur cette même serviette ton cœur apaisé et l'espoir que le doux tienne jusqu'à l'hiver. Tu croisais les doigts tellement fort en tapant ces lettres... Évidemment que rien n´a duré. Tu le savais mais il faut croire que tu as une sacré capacité à encaisser sans flancher. Tu le savais mais t'y croyais quand même. Cœur naïf un peu crétin.<br />
Alors voilà, tu es revenue et depuis tant a changé. Tout se casse, se remue et se reconstruit patiemment. On pourrait dire que tu as appris de cette année, que tu as grandi et que le pèlerinage a un goût de réussite. Mais ça serait encore trop facile. Tout est passé trop vite pour que tu aies eu le temps de te donner du temps. Tu as couru après les jours, attrapé en plein vol les quelques heures de vraie vie, et les mois ont passé sans toi. Tu es là mais tu n'es pas entière, comme l'impression qu'il en manque un bout. C'est donc ça que tu attendais tant ? C'est tout ce que tu en fais ? Ça ne devrait pas être un peu plus flamboyant, mirobolant, incroyable ?<br />
Tu as l'impression que la seule chose qui pourrait te rendre à toi même c'est de rester en tailleur dans ton lit, des heures et des heures en tête à tête avec toi qui mouline, qui ne s'arrête plus, qui continue à rentabiliser chaque seconde de ta journée, dans l'espoir que ça se calme et que tu arrives de nouveau à respirer un peu. Être là, vraiment présente. </div>
<div style="text-align: justify;">
<br />
Je monte la rue et je tourne à gauche. J'enlève mon écharpe au même carrefour, l'avant dernier. Paris, trois ans après, je marche toujours aussi vite, je suis quand même en retard de deux minutes, mais désormais je lève les yeux. Je n'ai plus peur d'être seule, je l'apprécie. Je me rends dans le même bâtiment qu'alors mais j'ai changé d'étage pour me rapprocher du rêve auquel j'ai encore le droit de m'accrocher une dizaine de jours. J'essaie de n'entendre que les rires des enfants mais je pense aux parents la nuit. Il y a des choses qui ne changent pas. </div>
<div style="text-align: justify;">
<br />
Le blog a eu trois ans un soir de juin. J'ai terminé mon externat sur la pointe des pieds et repousse vaillamment l'idée qu'il faudra un jour passer à l'étape suivante. J'ai bu un verre avec une rencontre de l'été 2012 qui m'a dit bravo pour le chemin parcouru. La phrase est précieusement notée au coin du cœur. Il y a à côté de moi un garçon au petit nez tachederousseurisé qui me bouscule et me fais avancer, même si c'est parfois moins confortable que la tiédeur des gens sans opinion aucune. C'est avec lui que j'ai trinqué à la sangria blanche ce week-end. À nos douleurs, à nos cris, au chamboulement, à nos amours. </div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg7k8T6NwdR2vqySt6fdNd_Nj0LDoUUjuTla0ep9XApC0Nq2w4YIhdABzkeRYUmn5XJpghux1TvmfIHUL1vacWLCR6_-VTJAc6sTJTZK9zf9053d5LC__02VjF7Apw_tVHXM1kCFqeanJ8Q/s1600/IMG_0657+%25282%2529.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="534" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg7k8T6NwdR2vqySt6fdNd_Nj0LDoUUjuTla0ep9XApC0Nq2w4YIhdABzkeRYUmn5XJpghux1TvmfIHUL1vacWLCR6_-VTJAc6sTJTZK9zf9053d5LC__02VjF7Apw_tVHXM1kCFqeanJ8Q/s640/IMG_0657+%25282%2529.JPG" width="640" /></a></div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhRRN9I-kHZt2mferaEyyI2jutzmVVOUJHvfm34q5jAgXGaPfMTTTdtMmHHPhrKVdT14M4E4vnpXyjsaL3HCKzOSuX09V3_ViMHx99ErRfnMusTJYavbmaWnjdYAubDptdQBPSniLoORXlC/s1600/zz.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="598" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhRRN9I-kHZt2mferaEyyI2jutzmVVOUJHvfm34q5jAgXGaPfMTTTdtMmHHPhrKVdT14M4E4vnpXyjsaL3HCKzOSuX09V3_ViMHx99ErRfnMusTJYavbmaWnjdYAubDptdQBPSniLoORXlC/s640/zz.JPG" width="640" /></a></div>
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Combien tu brilleshttp://www.blogger.com/profile/02766989750381204139noreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-6166920212339347512.post-67315783608145994442015-04-04T12:56:00.001-07:002015-04-04T12:56:35.293-07:00"Tu te rends compte que dans quelques semaines on sera au bord de la mer ? On pourra hurler à l'horizon la peur des résultats, porter des jupes fleuries et avoir du sable entre les orteils, boire du rosé à même les bouteilles. Et sentir le vent chaud sur nos bras. On aura du vernis, oui, du vernis sur les mains qui ne sentiront plus le gel hydroalcoolique ! On se lèvera à midi, on roulera jusqu'à la plage avec les vagues, on prendra une tonne de photos de nous souriantes et sans cernes. On louera un scooter et on fera le tour de l'île, on sautera en parachute et on atterrira au Pyla, on ira à New York et on regardera le soleil se lever fin septembre de l'autre côté de l'atlantique."<br />
<div style="text-align: right;">
<i>(extraits de rêves) </i></div>
<br />
On vivra fort, on vivra vite. On a trop à rattraper.<br />
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<br />
ps : merci du fond du cœur pour vos petits mots sur le billet précédent, vraiment.<br />
<br />Combien tu brilleshttp://www.blogger.com/profile/02766989750381204139noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-6166920212339347512.post-86125204070218341962015-03-16T07:00:00.001-07:002015-03-16T08:56:15.644-07:00Ce qui vacille <div style="text-align: justify;">
Ces derniers temps je me retourne souvent sur les sept années qui viennent de s'écouler et je vacille un peu plus que d'ordinaire. Peut être est ce l'approche de la fin, la f-i-n enfin, du statut d'étudiant, des dimanches à travailler de huit heures à vingt-deux heures, des samedi soirs cas cliniques-tisane quand mes amis profitent de Paris la nuit. La fin de cette impression d'imposture aussi, que je ressens dans absolument chaque service qui ne contient pas des petits humains de moins d'un mètre vingt. La fin d'une drôle de vie qui ne correspond tellement pas à celle qu'on imagine d'une fille de vingt quatre ans - le plus bel âge, laissez moi rire -, et le début de celle où je choisis, enfin, de faire le métier pour lequel je me lève péniblement chaque matin.<br />
Le bilan est amère. J'espère que si j'obtiens ce que je voudrais tant au concours j'oublierai un peu ce que je viens de traverser, parce que là, juste maintenant, si on me renvoyait en arrière je ne m’inscrirais ja-mais en fac de médecine. Parce qu'au bout de tout ça et malgré les sacrifices je ne sais même pas si je pourrai choisir le métier qui m'anime depuis la p1. Parce que j'ai perdu beaucoup d'amis (qui voudrait continuer à entretenir une amitié avec quelqu'un qui ne sort pas et n'est jamais là ?), mis en péril des relations amoureuses, demandé énormément à mes parents, été usée. On m'a appris des tonnes de maladies, de traitements et de prises en charge. Je sais me débrouiller dans une chambre avec un patient, paraître sérieuse et crédible même, écrire tout plein de mots clés sur ma feuille et réciter les normes de vos feuilles de prises de sang, passer une soirée à me maudire parce que j'ai oublié un mot sur ma copie et me sentir nulle nulle nulle. Mais pendant qu'ils nous bourrait le crâne en nous répétant régulièrement qu'on ne savait rien, qu'on ne réussirai jamais, que maintenant on était des paresseux et qu'on ne se rendait pas compte de la chance qu'on avait qu'on nous offre quelques gouttes de leur précieux savoir, ils ont oublié de nous regarder fléchir, fatiguer, et pour certain tomber. Je ne compte pas le nombre de co-externes qui ont abandonné, sans parler de celui qui un matin a arrêté de venir en stage parce que sortir de son lit lui paraissait insurmontable et de celle qui a simplement arrêté de manger. Parce qu'en fait c'est pas facile. C'est pas facile à vingt cinq ans de se prendre la mort en pleine tronche sans rien comprendre. C'est pas facile de découvrir que le vie est une vieille pute qui frappe souvent deux fois au même endroit, qu'un papa peut finir au fond d'un lit de réanimation parce qu'il allait chercher sa fille à l'école, que le cœur d'un mec qui pourrait être notre frère peut s'arrêter de battre au milieu d'un match de foot. C'est pas facile de gérer les corps abîmés, la pudeur oubliée et la proximité qu'on nous impose avec les patients par facilité. C'est pas facile de se débrouiller seuls la nuit, avec des gens qui hurlent de douleur et d'autres qui viennent de perdre leur amour - que ce soit un mari ou les fœtus qui me sont tombés dans les mains aux urgences gynéco. Oui, on a choisi de faire un métier avec de l'urgence, de la maladie, de la tristesse. Mais ce paquet qu'on ramène chez nous chaque jour, ce gros tas d'images difficiles à chasser qui resurgissent dès qu'on ferme les yeux, il est parfois un peu lourd pour nos épaules d'étudiant, justement. Et j'ai compris récemment qu'on ne pouvait pas l'imposer à n'importe qui, parce que ceux qui nous entourent n'ont pas décidé, eux, de côtoyer la douleur quotidiennement. C'est pas facile le soir quand on raconte sa journée à son amoureux de ne pas pouvoir raconter le monsieur qui nous a ému aux larmes ce matin en planifiant l'arrêt de ses traitements pour ne pas mourir le jour de l'anniversaire de son petit fils. Parce que ça nous pèse, qu'on y pense, mais que celui en face de nous il n'a pas envie qu'on lui mette sous le nez l'idée même que ça existe. Alors on se retrouve à chouiner seule à un autre moment, et c'est pas facile. </div>
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Et puis il y a ce détail qu'on préférerait ignorer, mais oui, même les soignants peuvent passer du côté soigné ou - ce que j'ai expérimenté - du côté accompagnant. Quand ma mère était en chimiothérapie pour son premier cancer je ne pouvais pas venir lui faire des blagues pour oublier ses cheveux qui tombaient par poignées parce que j'étais en stage, en oncologie. Ironie du sort n'est ce pas ? On tient la main à des patients à l'hôpital alors qu'on ne peut pas être aux cotés de ceux qu'on aime. Cette année ce qui me terrorisait le plus (et me terrorise encore, je sais maintenant qu'on ne peut être surs de rien et il reste deux mois), c'était que quelqu'un rechute dans ma famille <i>avant </i>les ECN, parce que je n'aurais pas pu être présente et l'accompagner comme je l'aurais voulu, y'a le concours à réviser.<br />
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Je ne sais pas très bien pourquoi j'ai écrit ce pavé, peut être parce qu'en ce moment il y a un peu trop de gens qui pensent que nous les étudiants en médecine on est tous des vilains qui ne pensons qu'à faire du mal aux patients, peut être parce que c'est la fin (la f-i-n lalalaaaa) et que j'en ai marre, surement parce que je suis fatiguée. Mais voilà, je crois que si on travaille pour relever ceux qui tombent, il faut veiller à ce que nous même ne soyons pas si chancelants. </div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjET75E8v9kOkhfC99bYvIndzrGEV-3z3KamboxsW2al7c1-UUWAbH-yy5mY9JTG50fM76E-YkH-lqwdWNqjPbGKVgMIyOnNCTFPbgnziTCKbGRKbO05Xx8weLxoZCDL4_iYlMI_yBJXzIr/s1600/IMG_4894.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjET75E8v9kOkhfC99bYvIndzrGEV-3z3KamboxsW2al7c1-UUWAbH-yy5mY9JTG50fM76E-YkH-lqwdWNqjPbGKVgMIyOnNCTFPbgnziTCKbGRKbO05Xx8weLxoZCDL4_iYlMI_yBJXzIr/s1600/IMG_4894.JPG" height="301" width="320" /></a></div>
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Combien tu brilleshttp://www.blogger.com/profile/02766989750381204139noreply@blogger.com24tag:blogger.com,1999:blog-6166920212339347512.post-17076096434708113882015-01-30T06:08:00.000-08:002015-01-30T12:06:08.320-08:00Quand bien même elle pleure, des rivières<div style="text-align: justify;">
Quand j'ai choisi ce stage j'ai tout de suite pensé à la mort, la peur, la noirceur et la souffrance, évidemment. J'ai peut être ressenti du dégoût -même si c'est difficile à avouer-, de devoir me préparer à côtoyer ces corps décharnés et douloureux, ces peaux vieillies, ridées, lésées, fixer ces yeux dilués et lointains. Et pourtant. Pourtant, je suis en soins palliatifs depuis plusieurs semaines et ce que j'observe chaque matin c'est de la grâce, oui, et de l'amour. De l'amour qui déborde, difficile à contenir et à épancher, de l'amour inquiet, de l'amour trop tard et de l'amour urgent. De l'amour pour des enfants perdus de vue qui reviendront juste avant qu'il ne soit trop tard serrer leur père dans leurs bras. De l'amour qui enveloppe cette très vielle dame qui s'éteint au milieu des chansons entonnées par trois générations. De l'amour qu'on redécouvre et ce monsieur qui ne fermait plus l’œil depuis des semaines qui réalise que lorsqu'il s'allonge contre le corps de sa femme il s'endort immédiatement, "la chaleur ça endort docteur", et l'amour ça rassure, monsieur. </div>
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Quatrième étage, fond du couloir, entre deux paravents, il me dit "Vous avez entendu, ils annoncent de la neige". On ne voit plus que ses yeux qui brillent à cette idée, regarder la neige tomber depuis son lit d'hôpital. Deux étages plus haut elle sourit, toute petite tête ronde qui dépasse des trois couvertures - le chauffage est cassé dans sa chambre et elle s'en accommode. Qu'est ce que j'étais heureuse hier, m'explique-t-elle. Mes amies sont venues, on a fait une très belle fête, très très belle fête, on a même eu beau temps ! Elle s'agite, tire sur ses fils, elle s'inquiète pour son départ proche dans une autre structure mais sourit toujours, ses amies lui avaient tant manqué. Hier j'étais là, il faisait gris et froid, il n'y a que sa fille qui est venue la voir, inquiète, fatiguée. Il faut croire que parfois, la maladie en grignotant le cerveau fait réapparaître de jolies images chez les vieilles dames usées. Chambre au milieu du couloir, elle replace ses chaussons de ses mains qui tremblent. On parle de ses filles qu'elle veut préparer à sa disparition : "on s'aime trop docteur, alors je voudrais les empêcher de venir me voir pour qu'elles s'habituent vous voyez, mais j'y arrive pas". Je pense à ma mère, je me dis qu'elle serait tout à fait capable de penser pareil. J'espère qu'elle n'y arriverait pas non plus. "On n'est pas exceptionnels comme famille hein, mais on n'est pas mal". Autre bâtiment, aile A. Trois semaines qu'elle est enfermée dans cette chambre sans pouvoir en sortir, n'embrassant ses enfants qu'à travers un masque. Chaque matin elle nous demande ses résultats espérant une petite hausse de ses défenses immunitaires, chaque matin on pousse la porte désolées d'apporter de mauvaises nouvelles. Cette fois, elle n'attend plus : "ne vous inquiétez pas pour moi, je ne perds pas confiance". On se regarde décontenancées. Je crois qu'on a toutes les deux envie de la serrer contre nous. </div>
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Ce n'est pas de la médecine comme on nous l'apprend à l'hôpital. Ce ne sont pas des diagnostics, des imageries à obtenir rapidement, des rendez vous à réserver et des bilans à rédiger. Ce n'est pas de la médecine debout, entre deux portes, vous m'excuserez mais je dois aller voir douze patients avant midi alors je ne peux pas vous écouter. C'est prendre le temps, entrer à tout petits pas, apprivoiser, s'asseoir sur cette chaise et écouter. Les familles, les patients, ceux qui accompagnent et ceux qui pansent. C'est la grâce des dernières heures qui s'envolent, pétries de douceur pour un peu, juste un peu, apaiser les larmes des cœurs. </div>
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Combien tu brilleshttp://www.blogger.com/profile/02766989750381204139noreply@blogger.com16tag:blogger.com,1999:blog-6166920212339347512.post-59494945663127984502015-01-14T08:38:00.000-08:002015-01-14T08:38:00.173-08:00<div style="text-align: justify;">
<i>On ira voir la mer, on fera tourner des robes à paillettes et on accrochera des guirlandes dans de tout nouveaux salons.</i> Après ce mois de décembre rugueux, douloureux, un peu trop lourd à porter pour mes petites épaules je n'attends pas beaucoup des premiers mois de 2015. <i>On mettra la musique très fort dans la voiture et on roulera jusqu'à ce que mes paupières soient lourdes.</i> A l'horizon la prochaine vie est encore embuée et ces derniers temps il est un peu plus difficile de trouver la force de faire avancer les pages. Je me surprends à regarder la pluie s'écouler sur la vitre de ma chambre bien trop souvent et il faut parfois un courage infini pour rassembler mes pensées sur le travail à abattre, jours après jours, semaines après semaines, interminable. <i>On ouvrira ces livres de pâtisserie qui n'attendent que d'être tachés d'après midi à manger la pâte avant même qu'elle soit cuite, on aura mal au ventre et on s'amusera de notre gourmandise.</i> Il y a eu toute cette douleur depuis mercredi 7, les informations qui arrivaient au goutte à goutte entre deux partiels et nos mots maladroits, choqués, apeurés. Je n'oublierai pas ce soir là, mes deux parents sur le canapé jaune les yeux rivés sur la télévision qui débitait bien trop d'horreurs à la minutes, larmes aux yeux et mains entrelacées. Mes mots vides de sens parce que plus rien ne tournait rond, mais ce besoin qu'on a eu d'en parler encore et encore même si on savait qu'ensuite la peur reviendrai me trouver la nuit. <i>On parlera d'amour, de garçons qui se cherchent, de filles qui s'aiment, jusqu'au petit matin, et on dormira tout le jour sans que ça n'ait la moindre importance puisqu'il n'y aura plus cette chape de plomb sur nos épaules, plus de programme de révision, plus d'annales, plus de cas cliniques.</i> Il faudrait que je pardonne à 2014. Que je vois dans les larmes que j'ai versées autant de moments qui m'ont construite, des petites briques qu'on empile peu à peu pour ne plus se laisser ébranler. Il faudrait que j'enlève les dernières échardes, même si elles semblent si fines qu'on pense devoir vivre avec toute la vie. <i>On filera droit devant, loin.</i><br />
<i><br /></i>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgSFWFKwH5wadaL7tWh-7hbqF5w2rnD2m2CXlNwTurIaeSeWLORjITo0quQBEfVCP9XIhxlC8lGyhQ_S1FWvfjJCX1z50ENWeZ7O2dixZTt3_iStpNey8CMemx9AVbduN5vCR1y19WVozLj/s1600/photo.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgSFWFKwH5wadaL7tWh-7hbqF5w2rnD2m2CXlNwTurIaeSeWLORjITo0quQBEfVCP9XIhxlC8lGyhQ_S1FWvfjJCX1z50ENWeZ7O2dixZTt3_iStpNey8CMemx9AVbduN5vCR1y19WVozLj/s1600/photo.jpg" height="640" width="476" /></a></div>
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Combien tu brilleshttp://www.blogger.com/profile/02766989750381204139noreply@blogger.com9tag:blogger.com,1999:blog-6166920212339347512.post-15128933464451910322014-12-24T23:05:00.000-08:002014-12-24T23:05:59.151-08:00Des ahuris / des ébahis / qui guettent les comètes / les planètes et les épiphanies<div style="text-align: justify;">
J'ai vingt-quatre ans et la forme physique d'une vieille dame de quatre-vingt hivers, fatigue chevillée au corps et yeux cernés d'apprendre toutes ces maladies. J'ai vingt-quatre ans et le sourire d'une enfant, petite fille écarquillés devant tout ce qui brille et qui réchauffe, le cœur qui s'emballe un peu trop vite pour un peu trop tout, des papillons dans le ventre et des rêves partout dans la tête. J'ai vingt-quatre ans et je suis debout, me dandinant parfois d'une jambe sur l'autre, vacillant quand on me bouscule mais malgré ça toujours droite, les yeux vers l'horizon et les pieds cramponnés à ce fil qui m'a semblé si fragile et chancelant. J'ai vingt-quatre ans et derrière moi les espoirs de l'hiver dernier, l'ironie des douze derniers mois s'est chargée de me rappeler l'absurdité des vœux d'anniversaire. Je marche droit, la vie devant. 2014 ne se sera pas fait sans larmes. J'ai quelques bleus au cœur, les ongles un peu rongés, je tire sans cesse sur ma jupe qui remonte et fais toujours le même sourire gêné sur les photos. Je <i>suis </i>un peu plus depuis quelques mois et je redécouvre toutes ces choses que j'avais oubliées de moi. Il y a une main qui tient fort la mienne et ne semble pas vouloir se dérober lorsque je laisse s'échapper des brides de vrai. Il y a eu des larmes, oh oui, mais il y a eu aussi tellement de sourires radieux, de cheveux au vent, de poings serrés, & puis de l'amour timide et des cœurs qui palpitent. Il y a eu la maladie, celle qui s'accroche <a href="http://lespissenliits.blogspot.fr/2014/12/il-y-un-on-avait-mange-des-eclairs-au.html" target="_blank">encore </a>et <a href="http://lespissenliits.blogspot.fr/2014/06/a-tes-amours-tes-boreales.html" target="_blank">toujours </a>depuis six ans et qui en nous écartelant nous resserre un peu plus. On continuera d'apporter des gâteaux au yaourt sur des plateaux fleuris au fin fond d'un service de soin palliatif si ça peut faire éclore un sourire, on ne se lâchera jamais les mains dans les églises gelées, on y lira aussi des textes de Brassens, on essaiera de garder malgré tout un peu d'espoir et on continuera d'en rire, derrière le rideau de douleur, de notre famille cabossée qui s'aime tant. Et puis on boira des coups, là-bas, sur une petite île près de la Turquie, avec du vin doux et de la pastèque en leur honneur. On se serre et on s'embrasse, j'ai vingt-quatre ans, on trinque, à nos amours.<br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhkTz7ACVZc-4MR7ptN8EmFmrjdMl2YUaFIdSf2XM7Kmx7xJAVFoW6Y6O8WX6vNnN8rEBvU2DH3R9cyB_wuUGV2izx7-v9gF6FnZb3Rg1mCBFzn6wqslG7DFwmlP3Ktb-GbcfMYVDXr1THq/s1600/IMG_4402.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhkTz7ACVZc-4MR7ptN8EmFmrjdMl2YUaFIdSf2XM7Kmx7xJAVFoW6Y6O8WX6vNnN8rEBvU2DH3R9cyB_wuUGV2izx7-v9gF6FnZb3Rg1mCBFzn6wqslG7DFwmlP3Ktb-GbcfMYVDXr1THq/s1600/IMG_4402.JPG" height="270" width="400" /></a></div>
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<span style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 12px;">
</span>Combien tu brilleshttp://www.blogger.com/profile/02766989750381204139noreply@blogger.com5tag:blogger.com,1999:blog-6166920212339347512.post-77010834509937940462014-12-06T13:10:00.001-08:002014-12-06T13:14:32.427-08:00<br />
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Il y a un an on avait mangé des éclairs au café au milieu de la nuit. Oui, c'est de ça dont je me rappelle. Notre course folle, zigzaguants entre les voitures ivres de chagrin, pour aller chercher le paquet soigneusement emballé que ma mère était allé acheter avant d'accourir à l'hôpital. Je crois que je n'ai même jamais su à qui ces éclairs étaient destinés, mais leur goût sucré au milieu des larmes qui coulaient sur nos joues rouges, dans le noir de la nuit et le froid de décembre, mangés à petites bouchées sur ces marches gelées de la sortie de secours, ça, je me souviens. Leurs yeux frottés, la télévision du gardien qui vociférait, la douceur des cheveux bouclés de ma cousine que j'ai caressés sans fin, la bouche qui tremblait de mon cousin, si petit recroquevillé dans les bras de sa mère, et puis nos rires, malgré tout, contre cette vie qui s'acharne. Cette drôle de pièce remplie de fausses fleurs et de tasses émaillées pour recueillir la douleur de ceux qui restent et ma tête qui tombait encore et encore alors que je tentais de maintenir tant bien que mal mes yeux ouverts. Je voulais tenir jusqu'au bout - moi aussi -. Il y a eu tout ce qui est trop difficile pour être écrit et même prononcé, la détresse profonde dans les yeux de ceux qu'on aime, et ces images immondes de la maladie qui gagne. Tout ce qui s'invite dans les cauchemars et qui sort en gerbe ce soir. </div>
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On l'a fait. </div>
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& on n'oublie rien. Du tout. <span style="background-color: white; color: #37404e; font-family: 'lucida grande', tahoma, verdana, arial, sans-serif; font-size: 13px; line-height: 18px; text-align: center;"><a href="https://www.youtube.com/watch?v=qM1XxVZH-I0" target="_blank">♥</a></span></div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhAaRg8fTGd2kYEBLNWiSTgDpEmQYXCGujfxzqNUWPhsx-FTDjJcHjLW5hmIzw6ZPsKN9TQazBP16icJi7VNCcXWtq-nmXZxQuWIEefg5rJcpwfXsrgCCmN7ImT7rOFTKC64kwZ0Rykwp9O/s1600/photo.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhAaRg8fTGd2kYEBLNWiSTgDpEmQYXCGujfxzqNUWPhsx-FTDjJcHjLW5hmIzw6ZPsKN9TQazBP16icJi7VNCcXWtq-nmXZxQuWIEefg5rJcpwfXsrgCCmN7ImT7rOFTKC64kwZ0Rykwp9O/s1600/photo.jpg" height="400" width="400" /></a></div>
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Combien tu brilleshttp://www.blogger.com/profile/02766989750381204139noreply@blogger.com5tag:blogger.com,1999:blog-6166920212339347512.post-49228439788971906112014-11-20T01:57:00.000-08:002014-11-20T01:58:45.783-08:00Tant qu'on n'a pas brûlé le décor<div style="text-align: justify;">
Je ne sais pas comment c'est arrivé, exactement, mais il y a eu ce matin dont on avait parlé tout l'été avec G., ce matin fabuleux où la chape de plomb qui t'écrase-t'étreint-t'abasourdi a disparu, envolée avec la nuit. Et je découvre que, centimètre par centimètre, je peux de nouveau aller vers les autres. Recueillir leurs peines sans que la mienne n'étouffe chaque petite parcelle de mon empathie, sourire à leurs sourires parce que ça-va, oui, ça va même très bien, croiser de nouvelles mains, s'accrocher un tout petit peu, juste le temps de le réaliser, à des paroles douces - et découvrir que ça manquait cruellement depuis bien longtemps. Marcher à tout petits pas sur un nouveau chemin qui semble bien moins sinueux.</div>
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Je ne sais pas quand c'est revenu, exactement, cette angoisse <i>là </i>au fond de la gorge. Peut être avec les jours qui perdent en luminosité, arrivé à petits pas avec la nuit, apparu un matin de brouillard, dans les dates qui me rappellent douloureusement ce que l'on vivait l'an dernier, à l'ouverture de ce fichu livre de cancéro et ses pages que j'évite consciencieusement. Le jour maudit qui flotte sur le calendrier comme un drapeau pirate, à la fois l'envie d'y être pour pouvoir dire <i>on l'a fait</i>, ça fait un an et on est toujours là poings serrés, et tout en même temps ne jamais ja-mais devoir réaliser que ça fait si longtemps que l'on a pas vu le fond de ses yeux et que l'on a réussi à vivre sans. L'envie de vomir quasi permanente depuis deux jours, exactement comme en décembre dernier jusqu'à ce que E. me fasse réaliser l'évidence de l'origine des nausées - la gorge serrée - l'impossibilité d'avaler ma salive sans forcer. Je naviguais en eaux troubles, un peu paumée dans ma douleur - et ma colère, oh oui cette colère - mais j'ai appris à oser baisser les armes pour laisser venir toutes ces larmes que je gardais pour moi. J'en ressortirai lessivée-essorée-épuisée si il le faut mais cette fois ci je ne me battrai pas contre ma peine. Viens là que je te laisse couler jusqu'à ce qu'il n'y ait plus une seule petite goutte de toi en moi, juste les souvenirs et nos rires quand on repense à lui. </div>
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"Après la pluie vient toujours le soleil, en attendant il y a les arc en ciel" a dit G., ça tombe bien, c'est chouette les arc en ciel. </div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj73ZU4YnT10kXKiCp0k1OaeLlcw__rO9-RDf901aFrM7mhK0lfxRNRPbrcipN79_Er998ovAlNSXj2jqZXxI8_8aMvp-8Ftzy3hvROiGofMEkx-ALrSJexb1K0FlAMlG1cJdFzpNX2KWWJ/s1600/photo.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj73ZU4YnT10kXKiCp0k1OaeLlcw__rO9-RDf901aFrM7mhK0lfxRNRPbrcipN79_Er998ovAlNSXj2jqZXxI8_8aMvp-8Ftzy3hvROiGofMEkx-ALrSJexb1K0FlAMlG1cJdFzpNX2KWWJ/s1600/photo.png" height="390" width="400" /></a></div>
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Combien tu brilleshttp://www.blogger.com/profile/02766989750381204139noreply@blogger.com5tag:blogger.com,1999:blog-6166920212339347512.post-22091234102635350292014-10-23T07:09:00.001-07:002014-10-23T07:12:03.231-07:00Il pleut des larmes de crocodile <div style="text-align: justify;">
On pose nos mains à plat sur nos cuisses et on ferme les yeux. La voix du médecin qui a décidé de nous initier à l'hypnose se fait plus douce et nous intime de nous concentrer sur ces mains justement, la sensation de l'air qui les entoure, le tissu qui crisse sous nos doigts, l'appartenance à notre corps et leur délimitation. Il faut un joli souvenir sur lequel se concentrer et évidemment j'en choisis un où il y a la mer, le vent dans mes cheveux et des rires étouffés - les souvenirs d'avant la tempête de l'été ne sont plus autorisés. Je suis d'abord tentée de rire un peu, pouffer pour ne pas me laisser aller, mais finalement sa voix coule dans ma tête et semble délier quelques nœuds, ranger ce qui bouillonne sans cesse derrière mes yeux du matin au soir, et puis la nuit. Quand je les rouvre de longues minutes plus tard j'ai l'impression de m'être délestée d'une part d'angoisse et de me tenir un peu plus droite. Il faudra retenter l'expérience seule si j'y arrive, les rideaux tirés et le calme de ma chambre pour me concentrer. </div>
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Un soir que l'on fait des plans sur la comète pour l'été prochain avec les amis de la fac, comptant et recomptant tous les gens qu'il faudra inviter dans notre future villa-avec-piscine, un des garçons prononce à voix haute l'évidence que tout le monde s'efforce d'ignorer depuis le début du dîner : "il manque quelqu'un quand même...". Oui, il manque quelqu'un, Il manque, il me manque. N'en parlez plus, supprimez tous les gens qui portent son prénom, annulez les cours où je croise son dos et son souvenir restera une douleur sourde que je tairai, promis. Je sais vivre avec l'absence. </div>
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Avec l'arrivée du froid qui commence juste à piquer les joues, j'ai ressorti mes grosses écharpes et toute ma panoplie de petits rituels rassurants. Le porridge du matin et le thé de l'après midi - et quel plaisir de choisir celui qui accompagnera mes cours ! -, les carrés de chocolat noir 99% croqués à seize heures, la couverture et les grosses chaussettes pour les fin d'après-midi. Je me surprends bien trop souvent à regarder à travers ma fenêtre la façade de l'immeuble de l'autre côté de la rue. Au troisième étage, le balcon après le renfoncement abrite plusieurs fois par jour un homme en t-shirt qui fume, qu'il neige ou qu'il pleuve des cordes. Depuis six ans que nous nous observons, j'ai vu ses cheveux s'éclaircir, sa moto changer plusieurs fois et son fils passer de tout petit marmot qui se dandinait dans la rue à presque-ado dont les cris arrivent parfois jusqu'à mes oreilles. Je me demande ce qu'il se dit de cette fille qui passe ses journées à son bureau à boire du thé, inlassablement, années après années. </div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhnGoWiREZzzlH4tlhr66yNi_vipv3h65kVLFQUg87U38cS7pqF7XpezXwB1-3VMHYJoM357PXxYexOpZYFxEmrKNIiLJoDQS4ivMihBrz7cZbZEdi5hdUnEppMd0z1hpUGbNc6nOlH7Iyp/s1600/photo+1.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhnGoWiREZzzlH4tlhr66yNi_vipv3h65kVLFQUg87U38cS7pqF7XpezXwB1-3VMHYJoM357PXxYexOpZYFxEmrKNIiLJoDQS4ivMihBrz7cZbZEdi5hdUnEppMd0z1hpUGbNc6nOlH7Iyp/s1600/photo+1.jpg" height="400" width="366" /></a></div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhbbAV3naYBDfXlIYu6H5u0KLmAp44RDSshaNmgApCLnpZgLexGMeLD-IHEspW0YOqtLeN8oigDiahvcSpggsp79T2o2LteKS_97K3gumxvAaMzw-1q4oY2sJ7wfE5cgOhEK_JV6RLvMsbM/s1600/photo+2.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhbbAV3naYBDfXlIYu6H5u0KLmAp44RDSshaNmgApCLnpZgLexGMeLD-IHEspW0YOqtLeN8oigDiahvcSpggsp79T2o2LteKS_97K3gumxvAaMzw-1q4oY2sJ7wfE5cgOhEK_JV6RLvMsbM/s1600/photo+2.jpg" height="400" width="400" /></a></div>
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<i>/ la meilleure playlist de l'automne est <a href="http://www.dreamsarepicturingtheworld.com/" target="_blank">ici</a> si ça vous dit /<br />/ pour commander des jolis mots c'est chez ma copine <a href="http://helenedelannoy.tictail.com/" target="_blank">Hélène </a>/</i></div>
Combien tu brilleshttp://www.blogger.com/profile/02766989750381204139noreply@blogger.com4tag:blogger.com,1999:blog-6166920212339347512.post-31599235509823714352014-10-12T06:02:00.000-07:002014-10-12T06:08:04.962-07:00Ceux qu'octobre illumine <div style="text-align: justify;">
C'est un de ces dimanches pelotonnée sous un vieux plaid, un de ces dimanches qu'on redoutait lorsque le soleil réchauffait encore nos peaux et qu'on se surprend à finalement apprécier, le thé sur les genoux et les nuages qui assombrissent les livres ouvert sur le bureau. Il faut dire que c'est un dimanche qui avait commencé plus tard que d'habitude avec du miel de lavande dégusté sous les draps, et ça alors, ça transformerait n'importe quelle journée. C'est pour ce genre de dimanche que je commence à me résoudre à l'arrivée de l'automne, même si ça veut dire laisser cet été derrière moi et avec lui les toutes dernières miettes de mon amour écrabouillé. Cet été comme un écho à l'été deux mille douze, les deux été cœurbrisé mais cœur qui bat bien plus fort. Est ce qu'on vit encore mieux quand on a cru mourir de chagrin quelques jours avant ? Cet été là où j'ai compris ce qui comptait, où j'ai laissé tomber les barrières et accepté de me retrouver m-o-i un peu plus. Il aura fallu cette île loin de tout où je me suis heurtée à chacune des habitudes grecques pour finalement réaliser que c'était exactement ça dont j'avais besoin pour me relever, une vraie liberté un peu folle, très irresponsable, mais tellement plus vivante que le monde millimétré dans lequel j'évolue depuis six ans. </div>
<div style="text-align: justify;">
Je ne suis pas très forte pour les renoncements il parait, mais avec octobre est venu le moment tant redouté où je suis devenue incapable de me figurer exactement à quoi ça ressemblait d'être contre lui. J'ai oublié, effacé de ma mémoire, dés-imprimé de mon corps ce qui a fait le jour pendant si longtemps pour que mes larmes n'aient plus jamais le goût de ses abandons. </div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj_MR2NoqU-v_gtT20s5X50zhasB8SwK4ldsJlKUb2bxuwAEyMIWGgSD4YWDBjUvGBDeMmadBGzlmuk2clJ-9xa25fZ-HZIDemQj5Kw8Nw2XpEkU0z5CL_SA5MES9Hics-p-4iuX2hPsK4S/s1600/photo.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj_MR2NoqU-v_gtT20s5X50zhasB8SwK4ldsJlKUb2bxuwAEyMIWGgSD4YWDBjUvGBDeMmadBGzlmuk2clJ-9xa25fZ-HZIDemQj5Kw8Nw2XpEkU0z5CL_SA5MES9Hics-p-4iuX2hPsK4S/s1600/photo.jpg" height="640" width="572" /></a></div>
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Combien tu brilleshttp://www.blogger.com/profile/02766989750381204139noreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-6166920212339347512.post-1891592362768394302014-09-09T10:00:00.004-07:002014-09-09T10:00:47.161-07:00Les horizons <div style="text-align: justify;">
C'est pas facile de continuer la route. J'ai l'impression d'avancer à tout petits pas, cahin caha, me tordant bien trop souvent la cheville dans les aspérités de ce quotidien un peu rugueux. J'apprends de nouveau à mettre un pied devant l'autre seule, parce qu'il parait qu'il faut bien avancer, sans autre garde-fou que les mots de celles qui m'entourent et me retiennent lorsque je penche d'un côté ou de l'autre dans ce numéro d'équilibriste impossible. Chaque semaine il y a ces quatre heures où je croise ta silhouette dont je ne regarde plus que le dos pour que tu ne puisses pas remarquer les larmes qui parfois perlent malgré tous mes efforts & mes mains qui tremblent. Nos vies qui battent si proches l'une de l'autre quand tout le monde se parle autour de nous et que nos deux fantômes restent silencieux, tout à leur concentration de s'ignorer. Surtout ne pas laisser échapper un seul éclat qui rappellerait qu'il y a quelques semaines encore on racontait tout ébouriffés de notre folle course en voiture nos jolies vacances (que je croyais) passées ensemble. Le visage froid et méprisant que je t'oppose en espérant pouvoir t'atteindre une dernière fois, attaquer un peu ton cœur de glace. Répondre invariablement à tout ce qui m'agace, me titille, blesse ou fatigue que dans 8 mois 3/4 c'est fini. J'ai l'impression que <i>tout </i>recommencera à ce moment là seulement et je ne peux m'empêcher de prévoir déjà les symboles qu'il faudra associer à cet été de la prochaine vie. Mais promis, même si c'est la destination qui est belle je ne me laisserai pas gâcher le voyage. Aussi difficiles, sombres et piquants qu'ils seront, j'essaierai de ne pas oublier que chaque matin peut apporter son lot de sourires.<br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhv0TeDGkotIZTINHeSJhKjac7AY0ln1pwgN8x9YOBa9xzqfXvXF9BvBHj0SUZbpIXPaa8G6pJAPkoHOqZvaDn3yYISIEOv5TRfucGJZ2eI2PbvTTVRCchSBODdYP7_zXiPUZHvo2iWKVM4/s1600/photo.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhv0TeDGkotIZTINHeSJhKjac7AY0ln1pwgN8x9YOBa9xzqfXvXF9BvBHj0SUZbpIXPaa8G6pJAPkoHOqZvaDn3yYISIEOv5TRfucGJZ2eI2PbvTTVRCchSBODdYP7_zXiPUZHvo2iWKVM4/s1600/photo.jpg" height="480" width="640" /></a></div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgbE0ws9S_LqdLxF2CXtL-9BlixVuvaZ44xpdPE0btgugh8UVPaqL-DGxCEkDtFtDC6vls8deGH_-o68bbk9BJMBGthhpy2eKRRBEb3iYsPO2l6rRpYO7COi71ax2THHNhHKxPu9Ki3DYT9/s1600/k.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgbE0ws9S_LqdLxF2CXtL-9BlixVuvaZ44xpdPE0btgugh8UVPaqL-DGxCEkDtFtDC6vls8deGH_-o68bbk9BJMBGthhpy2eKRRBEb3iYsPO2l6rRpYO7COi71ax2THHNhHKxPu9Ki3DYT9/s1600/k.jpg" height="478" width="640" /></a></div>
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Combien tu brilleshttp://www.blogger.com/profile/02766989750381204139noreply@blogger.com7tag:blogger.com,1999:blog-6166920212339347512.post-72212675726015490852014-08-29T08:10:00.001-07:002014-08-29T13:48:24.116-07:00Tu verras, t'en fais pas<div style="text-align: justify;">
Il y a mon livre ouvert devant moi, mon thé fumant pour réchauffer un peu mes doigts gelés, le soleil qui perce - très - timidement entre les nuages et qui éclaire sur mes joues les dernières traces de bronzage, et puis il y a ma tête, loin, de l'autre côté de la mer. Je refuse de m'accoutumer à ce retour. La Grèce, pan, coup de foudre inattendu, imprévisible, indispensable. Il y a les copines qui m'entourent fort et qui me serrent de près, joyeuse danse des soirs de semaine pour me faire oublier les soirées seule à venir et les pages de cours en retard qui s'accumulent. Leurs voix qui chantent trop fort des chansons ridicules, les textos échangés bien trop tard dans la nuit, beaucoup trop de bouteilles qui rendent les yeux plus brillants. Certains matins il y a ce qui me fera toujours sourire, même si, le paquet à pois dorés retiré à la poste contenant une guirlande d'étoiles et un livre qui parle de Grèce, d'amour et de feuilles de vigne. Et dans un coin il y a moi, un peu tremblante, plus trop sure de rien, les larmes jamais loin. Il faut croire qu'il ne faut jamais croire en rien, à part peut être en l'impermanence des choses, pour ne pas devoir chaque fois se relever un peu plus bousillée.<br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjRz4KH2VuAO4IpcHbMa7SdForlOr5n4ggsLzSr1rGn7RKMS1RzLDQXoSCRWZutAgkAfV1t4QkZEs522uGn7qar3eY5E0XAOEYl7BPDJeaHE5f8AozAVZfl4VRzFQ4VcxC4aVqCEVmtQj7_/s1600/IMG_3651.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjRz4KH2VuAO4IpcHbMa7SdForlOr5n4ggsLzSr1rGn7RKMS1RzLDQXoSCRWZutAgkAfV1t4QkZEs522uGn7qar3eY5E0XAOEYl7BPDJeaHE5f8AozAVZfl4VRzFQ4VcxC4aVqCEVmtQj7_/s1600/IMG_3651.JPG" height="400" width="400" /></a></div>
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Combien tu brilleshttp://www.blogger.com/profile/02766989750381204139noreply@blogger.com5tag:blogger.com,1999:blog-6166920212339347512.post-49667440638268904922014-08-19T13:25:00.002-07:002014-09-04T13:33:32.356-07:00άστερας<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
On y passe la journée les pieds dans l’eau et la nuit juste
sous les étoiles. Partout, le ciel et la mer échangent leurs nuances de
bleu au point de se confondre à l’horizon au milieu des autres îles grecques
que l’on distingue quand le soleil se couche. On mange de la pastèque sur la
terrasse qui surplombe le village, on boit du vin doux qui râpe un peu la
langue, puis on se rend à la taverne et on commande une quantité irraisonnée de
saganaki pour finalement se disputer les miettes. On roule bien trop vite dans
les routes de montagne avec la musique si fort qu’elle fait vibrer les sièges
de la vieille voiture de location et on s’arrête au milieu du chemin pour
prendre une millième photo de la mer, la mer, la mer. On se fait offrir des poires tout juste cueillies dans leur jardin par les veilles personnes du
village, on m’apprend quelques mots que je répète en boucle et - évidemment - ils se moquent de mon accent. <i>Agapimou
agapimou agapimou</i>. On chante à tue-tête en inventant les paroles en grec,
on rit sans pouvoir s'arrêter dans la mer - et on boit des litres d’eau salée -, on
fait la course jusqu’à la bouée, et puis celle d’après, encore plus loin,
toujours plus vite. Une fois je conduis la grosse jeep dans les chemins
poussiéreux en poussant l’accélérateur jusqu’à faire crier mon père, et le vent
qui fait battre mes cheveux sur mes joues me donne l’impression d’être
profondément là, intensément vivante à cet instant précis. Mes poumons
s’emplissent entièrement de l’air chaud qui a cette odeur si parfaite que je ne
retrouve qu’en Corse et ici et que j’aimerais tant garder dans un bocal, comme
ceux que j’emplissais de sable quand j’étais gamine, juste pour pouvoir ouvrir
le couvercle quand décembre viendra et que j’aurai oublié comme c’est bon
d’inspirer à chaque seconde la figue, le pin, l’iode et l’asphalte brûlé. Et
comme on est sur l’île de toutes les folies et que mon ventre s’est dénoué et
mes épaules dépliées depuis mon arrivée, à la tombée du jour le dernier soir je
décide de ne pas perdre une seule seconde à dormir. Je retrouve Y. au milieu de
la nuit et on roule jusqu’à un monastère qui surplombe la baie, on regarde les
lumières qui clignotent sur la plage et on fait un concours d’étoiles filantes.
Il me dit qu’il a déjà essayé plusieurs fois de compter les étoiles et je lui
réponds qu’il devrait plutôt tenter sa chance à Paris, ici le ciel est impressionnant de
pureté et même la lune semble s’être cachée pour ne pas nous gâcher le spectacle
des milliards de millions d’étoiles. <i>C’est
moche étoile, je préfère asterias</i> il explique avec son accent grec qui me
fait tellement rire. Je profite des derniers grains de sables entre mes
orteils, je sens encore un peu mes épaules brûler, et puis il faut m’arracher à
la mer pour aller manger une dernière pita et <i>of course</i> des loukoumades avec mes cousins. Cette île qu’il nous a
laissée en héritage me donne envie de vivre encore plus grand, sentir mon cœur
battre toujours plus vite. Sur le toit de l’île, dans un tout petit monastère
qui fait face à la Turquie je leur ai dit merci, à l’île, à lui. Et à l’année
prochaine.</div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhmwyHk5O_uX6K20n-ICgFcrIKZkraBAm7Wp4HxumRavzcBVOEBgaU4lEPrvCM_ba7hyphenhyphenC0ykQRBL1ueZqg3NwxxQwtA_XVujr6Q7-JwMo92aaGeR_lhIT2rL6-MQB4h3aS-BwISusv6D1zK/s1600/IMG_3688.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhmwyHk5O_uX6K20n-ICgFcrIKZkraBAm7Wp4HxumRavzcBVOEBgaU4lEPrvCM_ba7hyphenhyphenC0ykQRBL1ueZqg3NwxxQwtA_XVujr6Q7-JwMo92aaGeR_lhIT2rL6-MQB4h3aS-BwISusv6D1zK/s1600/IMG_3688.JPG" height="400" width="400" /></a></div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEivmlBCZHY2TZs5TWfVITElLrmgZz7OcMkkvdSCNB7SIGnLCJixJ6Y_vccPThDnCsZhQMOgxHPz9m6fZFa05TzSKiz7DlF978Rn10szpRjG65R2_FgxpEQ9aL1F8z3iW1gracF1y0MhN1ca/s1600/IMG_3713.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEivmlBCZHY2TZs5TWfVITElLrmgZz7OcMkkvdSCNB7SIGnLCJixJ6Y_vccPThDnCsZhQMOgxHPz9m6fZFa05TzSKiz7DlF978Rn10szpRjG65R2_FgxpEQ9aL1F8z3iW1gracF1y0MhN1ca/s1600/IMG_3713.JPG" height="400" width="400" /></a></div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjNk0JKPSD6m0e70IwVs-thhKBf3e7MLeJGecDcXPlBlwiHj9l-9-R1mlfLfZqa8nzQkIsn2wtn2THLccCHEC69kRmeY5AbzkO9wlCiZfUoRpS19amfLWk4AmjVm4_FaSiqCl7iExb7xQ4z/s1600/IMG_3736.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjNk0JKPSD6m0e70IwVs-thhKBf3e7MLeJGecDcXPlBlwiHj9l-9-R1mlfLfZqa8nzQkIsn2wtn2THLccCHEC69kRmeY5AbzkO9wlCiZfUoRpS19amfLWk4AmjVm4_FaSiqCl7iExb7xQ4z/s1600/IMG_3736.JPG" height="640" width="476" /></a></div>
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Combien tu brilleshttp://www.blogger.com/profile/02766989750381204139noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-6166920212339347512.post-381229074584738782014-08-11T23:26:00.004-07:002014-08-11T23:49:25.399-07:00Nos poin-t-s serrés <div class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify;">
J’écris depuis cette terrasse entre ciel et mer, le
balcon de l’île, si haut que l’on voit au-dessus du sommet des montagnes qui s’alignent
face à la mer. A perte de vue il y a l’eau, immense bleu profond qui se confond
dans la brume avec celui du ciel, laissant apparaître en ombre chinoises les cotes
de la Turquie. On est venus ici tous les trois pour honorer une promesse, alors bras croisés
et coudes serrés contre nos tailles, on monte la minuscule allée jusqu’à <i>leur</i> maison aux volets rouges accrochée
au flanc de la montagne à l’autre bout du village. Il en fallait, du courage,
pour revenir ici sans lui, et si parfois les larmes perlent dans l’obscurité de
la voiture qui fonce la nuit le long des routes sinueuses, l’île semble faite
pour absorber toute cette tristesse. On ne doit pas pouvoir rester prostré à
pleurer quand ici le soleil réchauffe les peaux pâles dès les premières heures,
le marchand de fruits chante sa rengaine à chaque rue et les gens que l’on
croise nous offrent les oranges de leur jardin. L'air embaume l'eucalyptus, la figue, le sel et mes poumons semblent avoir retrouvé leur capacité toute entière, je sens mes alvéoles se délier. <o:p></o:p></div>
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On se découvre
chacun des traits de celui qui nous manque et on rit des défauts partagés. C’est
doux parfois de laisser les faux semblant sur le tarmac du minuscule aéroport
et de pouvoir rire à gorge déployée et râler pour rien parce qu’on est entourés
de gens <i>inconditionnels</i>. <o:p></o:p></div>
<br />
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C’est peut être ça la famille, alors. <o:p></o:p></div>
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<br /></div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjEcJwhoWJc-chA5XwTco0y4Y5hzCwOK7B5tJuB6k8Yw21R-G16Ou1tapwtHdKilAqwSEjO6cqsAH4s6FtWSS089yX0fAYXzHg3I7SuIqFeuOLELJcAeo86PEOvYGlPoqOg38j92h1uucpA/s1600/photo+3.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjEcJwhoWJc-chA5XwTco0y4Y5hzCwOK7B5tJuB6k8Yw21R-G16Ou1tapwtHdKilAqwSEjO6cqsAH4s6FtWSS089yX0fAYXzHg3I7SuIqFeuOLELJcAeo86PEOvYGlPoqOg38j92h1uucpA/s1600/photo+3.JPG" height="400" width="400" /></a></div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj6gJgPgw5XUToSO9g5-eZ9L_YPyTMpIbXN76r1iokUJhhVNVXRh0GK5AsCZy0jSxVRJEHZuLg7C4eOFsZppiUM6ytq4IlUQhmtvVCCrpLCnXPFMN2IUF5dqL-_NPQ-HWETFvPbubanozFJ/s1600/photo+4.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj6gJgPgw5XUToSO9g5-eZ9L_YPyTMpIbXN76r1iokUJhhVNVXRh0GK5AsCZy0jSxVRJEHZuLg7C4eOFsZppiUM6ytq4IlUQhmtvVCCrpLCnXPFMN2IUF5dqL-_NPQ-HWETFvPbubanozFJ/s1600/photo+4.JPG" height="400" width="400" /></a></div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiQ8KryEOMAv-VqnCW-e2nSi_1aFB3o3Z6RwENS384exutBFOlI08Kr4N29y20rBQPEcOeYQe6Iu8mIBBLDtSz7iTmj8Z8rv6faVRpJlqjbG6HHcnZ_j489EjXUjxKIAIbOcpDJl3M4joQl/s1600/photo+2.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiQ8KryEOMAv-VqnCW-e2nSi_1aFB3o3Z6RwENS384exutBFOlI08Kr4N29y20rBQPEcOeYQe6Iu8mIBBLDtSz7iTmj8Z8rv6faVRpJlqjbG6HHcnZ_j489EjXUjxKIAIbOcpDJl3M4joQl/s1600/photo+2.JPG" height="400" width="400" /></a></div>
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Combien tu brilleshttp://www.blogger.com/profile/02766989750381204139noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-6166920212339347512.post-77398310801512677952014-07-31T23:34:00.000-07:002014-08-11T23:26:50.785-07:00Hurler <div style="text-align: justify;">
Le premier matin sans toi a le goût amer des somnifères. J'ai essayé d'avaler les toutes dernières gorgées du chocolat chaud espagnol que tu m'avais offert, le dernier jour de nos dernières vacances, mais la nausée m'a rattrapée. J'ai le cœur au bord des lèvres, le corps qui s'arc-boute à chaque hoquet de sanglot et un feu qui me déchire le fond du ventre. Il fait insolemment beau, c'est ridicule. Qui aurait envie de mettre une robe et des sandales après avoir entendu cette phrase sans sens je-ne-sais-plus-si-je-suis-amoureux-de-toi. Et puis comment ça tu ne sais plus ? Comme si il pouvait y avoir un doute ? Je sais moi quand je vois tes yeux embués et ta bouche qui tremble me dire que tu ne sais pas, je sais quand je sens une dernière fois ton cou, la tête dans ton épaule pour laisser couler toute cette douleur qui me submerge, je sais quand je te regardais dormir la veille que je pourrais hurler des jours durant le manque de toi. Je sais quand mes doigts tremblent sur le clavier et que les larmes tombent dans mon bol de petit déjeuner que je ne sais plus faire le jour sans toi, être à la vie semble tellement fade sans le creux de ta main. </div>
Combien tu brilleshttp://www.blogger.com/profile/02766989750381204139noreply@blogger.com9tag:blogger.com,1999:blog-6166920212339347512.post-85419446318734812992014-07-25T05:12:00.004-07:002014-08-03T00:30:40.155-07:00Ces deux là<div style="background-color: white; clear: both; margin: 0px; padding: 10px; text-align: justify;">
<span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif;"><span style="letter-spacing: 0.1px; line-height: 21px;">Ma copine </span></span><a href="http://www.pourmieuxattendre.fr/" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; letter-spacing: 0.1px; line-height: 21px;" target="_blank">Adelles </a><span style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif;"><span style="letter-spacing: 0.1px; line-height: 21px;">en avait parlé, ça m'a titillée, & quand j'ai lu les quatre thèmes il y en a un qui m'a accrochée. "</span><span style="letter-spacing: 0.10000000149011612px; line-height: 21px;">Ça</span><span style="letter-spacing: 0.1px; line-height: 21px;"> fait deux heures qu'il l'attend". Pof, quelques jours plus tard j'avais mes six mille signes pour le concours de nouvelles d'Au féminin. Je m'en fiche du nombre de votes, je n'ai aucune prétention dans cette compétition. Je voulais juste me prouver qu'une fois j'ai pu écrire "sur commande" et avoir votre avis sur ce texte qui change un peu. Il est<b> </b></span></span><a href="http://www.aufeminin.com/ecrire-aufeminin/ces-deux-la-s663198.html" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; letter-spacing: 0.1px; line-height: 21px;" target="_blank"><b>ici</b></a><span style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif;"><span style="letter-spacing: 0.10000000149011612px; line-height: 21px;"> (et il y a d'autres jolis textes à découvrir), et sinon juste là... </span></span></span></div>
<div style="background-color: white; clear: both; margin: 0px; padding: 10px; text-align: justify;">
<span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif;"><span style="letter-spacing: 0.10000000149011612px; line-height: 21px;"><br /></span></span></span></div>
<div class="paragraphe" style="background-color: white; clear: both; font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 14px; letter-spacing: 0.1px; line-height: 21px; margin: 0px; padding: 10px; text-align: justify;">
Il est assis sur le canapé, les yeux fixés sur le planisphère punaisé au-dessus de la télé. Il est rentré tôt, le parfum des vacances a vidé le bureau à dix-huit heures. Du dehors on entend les talons qui claquent sur le béton et résonnent jusqu’aux fenêtres et les voitures qui accélèrent après le dos-d’âne juste devant leur immeuble. C’est rare qu’il soit le premier à l’appartement et il profite de ces minutes de silence. Il pense à leurs vacances en Provence le mois prochain, les champs de lavande et son sourire au bord de la piscine. Ça sera bien. Il aimerait s’assoupir quelques minutes mais elle va bientôt rentrer et elle se moquerait de lui et de sa propension à s’endormir partout et tout le temps, <em>tu devrais faire des concours de sieste</em> elle lui dit souvent et il rit – jaune, parfois. L’odeur de la boulangerie qui se faufile parmi celles écrasantes de la ville parvient à ses narines et lui rappelle que c’est à son tour de cuisiner ce soir.</div>
<div class="paragraphe" style="background-color: white; clear: both; font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 14px; letter-spacing: 0.1px; line-height: 21px; margin: 0px; padding: 10px; text-align: justify;">
Ça fait deux heures qu’il l’attend. Dehors les bruits se sont assourdis, la boulangerie a fermé ses portes et les pas qui frappent le pavé sont pressés de rentrer. Il a fait le tour de l’appartement et rangé quelques bricoles, elle sera satisfaite quand elle rentrera. La table est mise pour deux et il guette le bruit de l’ascenseur pour allumer le four.</div>
<div id="SaS_render_25641" style="background-color: white; font-family: Arial, Verdana, sans-serif; font-size: 13px; line-height: 19px;">
</div>
<div class="ebzNative" style="background-color: white; font-family: Arial, Verdana, sans-serif; font-size: 13px; line-height: 19px;">
</div>
<div class="paragraphe" style="background-color: white; clear: both; font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 14px; letter-spacing: 0.1px; line-height: 21px; margin: 0px; padding: 10px; text-align: justify;">
La sonnerie du téléphone brise le calme du salon. Il s’étonne, jamais personne n’appelle sur le fixe. Il pense ça fait deux heures que je l’attends et elle m’appelle sur le fixe ? Elle me fait une blague ? Il ne pense pas aux sirènes du SAMU qui hurlaient à l’autre bout du boulevard tout à l’heure. Il s’approche du téléphone, il n’a toujours aucun doute. Il est vierge de l’horreur, il est pur, blanc comme neige, il ne connait pas encore la douleur de la vie qui se disloque pour venir s’écraser en tout petits morceaux devant ses yeux, irréparable. Il pense quand même elle exagère, elle sait qu’il faut que je bosse après diner, il lui en veut un petit peu. S’il savait. Il met le téléphone à son oreille et bascule dans la vie<em>d’après</em>. La déferlante de mots pourtant choisis avec soin vient s’ancrer comme un poignard au plus profond de son ventre. Il ferme les yeux. La femme s’égosille dans son oreille et il voudrait être très loin, dans un champ de lavande peut être. L’horreur l’éblouit et le ramène à l’appartement, Paris, le sol sur lequel il s’est effondré.</div>
<div class="paragraphe" style="background-color: white; clear: both; font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 14px; letter-spacing: 0.1px; line-height: 21px; margin: 0px; padding: 10px; text-align: justify;">
Je suis face à elle. J’imagine que quelqu’un quelque part guette le bruit de la porte du hall qui se ferme un peu fort et les sandales qui claquent dans les escaliers mais je ne peux pas savoir que c’est lui, qui l’attend elle. Elle est allongée livide sur le drap pâle dans cette pièce sans vie, sans voix, sans rien qui la relie au monde des gens debout que le mouvement de son thorax à intervalles réguliers. Je sais qu’elle est gelée malgré les machines qui la maintiennent en vie, j’ai recouvert son corps nu d’une couverture d’hôpital. Elle est jeune, presque mon âge, et la voix dans ma tête qui me rappelle <em>ça pourrait être toi</em>, sonne un peu plus fort que d’habitude.</div>
<div class="paragraphe" style="background-color: white; clear: both; font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 14px; letter-spacing: 0.1px; line-height: 21px; margin: 0px; padding: 10px;">
<div style="text-align: justify;">
<span style="letter-spacing: 0.1px;">Je voudrais sortir du service, respirer un instant l’air du dehors avant qu’il n’arrive. Je ne me fais pas à cette odeur de javel qui tente de couvrir les urines transvasées de poches à bocaux, les cheveux sales, le reste de chili con carne des infirmières de nuit et le sang, surtout le sang. Je fais rouler une pièce dans ma poche, la machine à café m’appelle. Je n’ai pas eu le temps de manger mais ça m’embête de la laisser là toute seule et puis si il arrive je ne veux pas qu’il la découvre comme ça… Il est tard, il a dû l’attendre longtemps. Combien d’heures de retard avant qu’on ose appeler la police ? L’hôpital ?</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="letter-spacing: 0.1px;">Elle n’est pas si amochée finalement si on fait exception des deux cernes violettes qui barrent ses yeux. Je sais qu’il croira qu’elle dort seulement, je sais qu’il s’accrochera à cet espoir avec plus de force qu’il n’en aura eu dans sa vie précédente, sa vie avant ce soir. Certaines nuits je n’ai plus envie d’être celle qui détruit cet espoir, celle qui explique que même si on y croit le plus fort du monde, même si on fait mille pactes avec la vie, dieu, le vent, avec tout ce en quoi on croit, la personne allongée devant soi est morte, pour de vrai. Je suis désolée.</span></div>
</div>
<div class="paragraphe" style="background-color: white; clear: both; font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 14px; letter-spacing: 0.1px; line-height: 21px; margin: 0px; padding: 10px; text-align: justify;">
C’est laid la mort, ça te force à regarder des visages déchirés par les larmes, des nez qui coulent et des manches qui essuient. L’humain sans fard te transperce et le lendemain en rentrant chez toi après ta garde tu as perdu un nouveau bout d’innocence resté dans la pièce où tu as annoncé à une famille que la vie s’arrêtait là.</div>
<div class="paragraphe" style="background-color: white; clear: both; font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 14px; letter-spacing: 0.1px; line-height: 21px; margin: 0px; padding: 10px; text-align: justify;">
Le dos d’âne devant l’immeuble fait retentir un bruit qui l’empêche de sombrer. Il voudrait pouvoir hurler sans un son jusqu’à ce qu’il n’y ait plus rien, plus que lui qui hurle dans un monde qui ne devrait pas exister, qui ne peut exister, dans lequel il ne peut se relever. Ça le brûle de l’intérieur, il n’a plus d’organes, il n’a plus de cerveau et puis il n’a plus de cœur, il semblerait qu’il ait explosé dans le combiné. Il ne reste que les mots qui résonnent et sa voix à elle, comme un écho. Il se roule en boule sur le tapis, sa tête pressée contre ses genoux repliés mais il n’arrive pas à être assez petit, assez microscopique pour ne plus avoir assez de chair pour souffrir. Il sent son sang battre dans ses tempes, sa vie se diffuser dans chacune de ses cellules et tout ce à quoi il pense c’est qu’il faut que ça s’arrête, là, maintenant.</div>
<div class="paragraphe" style="background-color: white; clear: both; font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 14px; letter-spacing: 0.1px; line-height: 21px; margin: 0px; padding: 10px; text-align: justify;">
Il est arrivé dans la chambre et je les ai laissés se retrouver une dernière fois. Depuis l’encadrure de la porte je les observe, lui, si douloureusement vivant, elle impassible et impuissante. La mort a ça de bon de ne plus concerner ceux qu’elle rattrape. Il prend sa main et la pose sur sa propre joue. Le sang qui coule dans ses veines contre sa paume froide et raide. Il l’a attendue deux heures dans le petit appartement et leur au revoir a un goût d’inachevé.</div>
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